Royaume-Uni - Archéologie

Une dent de vache relie Stonehenge au Pays de Galles

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 29 août 2025 - 450 mots

L’étude d’une dent de vache vieille de 5 000 ans renforce la thèse d’un transport humain des pierres de Stonehenge depuis le Pays de Galles.

Le site de Stonehenge en 2007. © Photo Thegaretwiscombe, CC BY 2.0.
Le site de Stonehenge en 2007

Un article publié dans le Journal of Archaeological Science met en évidence un lien entre le Pays de Galles et le site mégalithique de Stonehenge grâce à l’étude d’une dent de vache. Cette dent, vieille de 5 000 ans, constitue un nouvel indice sur l’origine des pierres du monument. « C’est une preuve supplémentaire fascinante du lien entre Stonehenge et le Sud-Ouest du Pays de Galles, d’où proviennent ses pierres bleues », s’enthousiasme Michael Parker Pearson, archéologue à l’University College London (UCL).

L’étude porte sur une dent découverte au pied du site en 1924. Après analyses, les chercheurs de l’université de Cardiff et de l’UCL ont établi qu’elle date de 2 995 à 2 900 av. J.-C., et ont pu déterminer l’alimentation, le mode de vie et les déplacements de l’animal. Les traces de plomb montrent qu’il s’était nourri d’herbes issues d’un sol rocheux paléozoïque, dont les gisements les plus proches se trouvent au Pays de Galles, à plus de 200 km de Stonehenge. L’animal était une femelle, probablement gestante ou allaitante.

L’article suggère que le bétail a pu jouer un rôle dans le transport des pierres. La vache est morte au début de la construction, ce qui laisse supposer qu’elle aurait participé aux premiers trajets entre les deux régions. Cette hypothèse est renforcée par une étude de 2010 montrant que certaines pierres provenaient de carrières situées à 225 km, notamment à Craig Rhos-y-felin et Caen Goedog. En 2018, une autre étude a mis en évidence des déformations dans les pieds de bœufs de labour liées au transport de charges lourdes, ouvrant la voie à de nouvelles pistes si des ossements venaient à être retrouvés.

Deux théories principales existent quant au déplacement des pierres d’un poids de 2 à 25 tonnes (la plus massive pèse 40 tonnes) : l’une évoque une origine glaciaire, l’autre un transport humain. La première est aujourd’hui largement contestée, aucune preuve n’indiquant que la glace a atteint cette zone. Le transport humain, quant à lui, repose sur plusieurs scénarios : par voie d’eau, par levier mécanique, par traîneau - objet d’une expérimentation archéologique – ou encore par bétail. Ce dernier impliquerait un trajet de deux à quatre mois, exigeant une logistique lourde, des équipes nombreuses, un approvisionnement continu et des infrastructures mobiles.

Stonehenge a été construit sur une période d’environ 1 500 ans, en lien avec l’évolution des pratiques cultuelles. Les travaux auraient débuté vers 3 000 av. J.-C. et se seraient déroulés en trois phases : la première, jusqu’à 2 900 av. J.-C., concernait l’enceinte circulaire et le fossé ; la seconde, jusqu’à 2 600 ou 2 400 av. J.-C., vit apparaître des structures en bois ; enfin, jusqu’à 1 600 av. J.-C., les pierres furent érigées.

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