Spécial Covid-19

Marché de l’art

Le pire n’est pas toujours certain

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 13 avril 2021 - 377 mots

FRANCE

Il y a un plus d’un an, l’accélération de la circulation du Covid-19 et les mesures de confinement prises pour tenter d’y remédier plongeaient le monde dans une crise sans précédent. Musées et galeries fermés, ventes publiques à l’arrêt, foires annulées, collectionneurs affolés par des bourses en chute libre : le monde de l’art s’attendait lui aussi à une dépression historique.

Vente en ligne d'art impressionniste et moderne par Sotheby's New York en juin 2020. © Sotheby's
Vente en ligne d'art impressionniste et moderne par Sotheby's New York en juin 2020.
© Sotheby's

Marché de l’art. Le rapport annuel sur le marché de l’art de Clare McAndrew, récemment publié, a montré que ce marché a perdu 14 milliards de dollars, soit une baisse de 22 % par rapport à l’an dernier. Cela peut paraître beaucoup, mais c’est finalement rassurant. En 2009, la perte consécutive à la crise financière de 2007-2008 était beaucoup plus importante : 22 milliards de dollars. Comme nous l’écrivons dans le compte rendu du rapport, la grande différence entre la crise de 2020 et celle de 2007-2008 est que le patrimoine des collectionneurs n’a pas été affecté. En France, le CAC 40 a pratiquement effacé la baisse de février 2020, tandis qu’aux États-Unis le Nasdaq n’a cessé de reprendre de la vigueur au point même d’avoir augmenté de 34 % en un an ! Un signe qui ne trompe pas : les ventes aux enchères de lots supérieurs à 1 million de dollars (qui représentent 54 % des ventes aux enchères en valeur) ont certes baissé, mais dans les mêmes proportions que l’ensemble des adjudications.

Globalement le marché de l’art tient. Cette affirmation va faire bondir les marchands et artistes qui peinent à joindre les deux bouts, particulièrement en France où le marché de l’art est plus à la peine que dans les grands pays (alors que dans le même temps les Français ont épargné 200 milliards d’euros en plus que l’an dernier). Il n’empêche, ce n’est pas la Grande Dépression de 1929.

Et il se pourrait même qu’il reparte plus rapidement que prévu. Les trois pays qui, à eux seuls, réalisent 82 % du chiffre d’affaires mondial, États-Unis, Chine et Grande-Bretagne, sont déconfinés depuis longtemps ou vont l’être prochainement (Grande-Bretagne) et surtout ont un rythme de vaccination très élevé.

Au moment où, en France, les galeries sont à nouveau fermées, que les annulations de foires se poursuivent et que la saturation des hôpitaux laisse présager de nouvelles mesures restrictives, il y a là un petit message d’espoir.

Thématiques

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°564 du 2 avril 2021, avec le titre suivant : Le pire n’est pas toujours certain

Tous les articles dans Opinion

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque