Musée. Le débat sur la sécurité du Louvre, provoqué par le cambriolage très médiatisé de la galerie d’Apollon et relancé par la charge de la Cour des comptes, tend à occulter la question de la surfréquentation.
On peut légitimement se lamenter sur la perte possible des joyaux de la couronne et l’image désastreuse que ce casse renvoie au monde entier. Mais ce qui importe avant tout pour les 9 millions de visiteurs, c’est de ne pas se marcher sur les pieds.
Construire de nouvelles salles sous la Cour carrée pour y exposer la Joconde, avec un accès via le pavillon Saint-Germain-l’Auxerrois, est-il la solution pour désengorger le flux entre la pyramide et la salle des États ? Peut-être, mais ce chantier semble difficilement finançable au regard des ressources disponibles et des dépenses incompressibles, comme le démontre la Cour. Il va donc bien falloir trouver des solutions. Or la situation est loin d’être dramatique compte tenu des moyens du Louvre. Contrairement à la plupart des musées de France (à l’exception d’Orsay), le Louvre bénéficie d’une rente grâce à ses collections permanentes et il n’a pas besoin d’organiser de coûteuses expositions temporaires pour remplir ses salles. Il peut augmenter de 30 % le prix de ses billets, comme il l’a fait en 2024 ou comme il s’apprête à le faire en janvier prochain pour les non-résidents de l’UE : cela dissuade peu les touristes. Un privilège dont disposent peu d’offreurs culturels. Il bénéficie par ailleurs des revenus confortables du fonds de dotation qui, s’il était abondé de toutes les recettes de la redevance de marque, permettrait de dégager une vingtaine de millions d’euros par an.
Ce n’est pas tant l’ouverture de la nouvelle entrée qui coûte cher que le creusement des salles sous la Cour carrée. Il doit être possible de trouver un autre agencement des collections, qui couplé à cette entrée à l’est et à celle de la porte des Lions bientôt réouverte, permettrait de mieux fluidifier la circulation dans tout le palais. Dans l’immédiat, il doit aussi être possible d’augmenter le nombre de nocturnes (500 000 visiteurs pour deux nocturnes), quitte à fermer certaines salles afin de minimiser les charges supplémentaires de personnel.
La Renaissance au Quattrocento, ce fut d’abord un changement d’état d’esprit plaçant l’homme au cœur des systèmes de pensée et une expression plastique retenue. « Louvre Nouvelle Renaissance » peut s’en inspirer.
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Louvre, repenser le parcours avant de creuser
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°665 du 14 novembre 2025, avec le titre suivant : Louvre, repenser le parcours avant de creuser






