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BIENNALE PARIS

Les présidents de la commission d’admission de l'ex-Biennale des antiquaires claquent la porte

Par Marie Potard · lejournaldesarts.fr

Le 12 juillet 2019 - 581 mots

PARIS

La CNE et le SFEP se retirent de la co-présidence du « vetting » en désaccord avec le SNA sur l’admission de deux galeries.

La Biennale Paris 2018 au Grand Palais © Photo Florent Drillon
La Biennale Paris 2018 au Grand Palais
© Florent Drillon

La CNE (Compagnie Nationale des experts) estimant ne plus être en phase avec la sélection des exposants de la Biennale Paris organisée par le Syndicat National des Antiquaires (SNA) a décidé de se retirer de la co-présidence de la commission d’admission des objets (CAO) de la manifestation parisienne. Michel Maket, président du SFEP (Syndicat Français des Experts Professionnels en œuvres d’art et objets de collection) lui emboîte le pas.

Depuis 2017, la CAO (Commission d’admission des œuvres), en anglais vetting, - chargée d’expertiser les œuvres présentées par les exposants avant l’ouverture du Grand Palais au public - était co-présidée par Frédéric Castaing, président de la CNE et Michel Maket, et non plus par le président du SNA, comme cela était le cas auparavant. 

Or, le SNA, manifestement en difficulté pour trouver des marchands souhaitant participer à la Biennale, a pris la décision - contrairement à un accord tacite - d’accepter des exposants mis en examen, arguant que la présomption d’innocence prévalait. En cause, notamment, le libraire Jean-Claude Vrain et la galerie Phoenix Ancient Art - qui fait l’objet d’une enquête pour blanchiment en Belgique. « Cela se passe en Belgique et non en France » a rétorqué Mathias Ary Jan, le président de la SNA. 

« Nous respectons le SNA, le vetting et la Biennale mais là, nous ne pouvons pas cautionner cette décision au nom de difficultés à remplir le Grand Palais et faire sauter toutes les règles. Si nous acceptons tous les mis en examen, quelle image va-t-on donner de la Biennale ? », a commenté l’un des membres de la CNE. « Que la galerie Phoenix soit acceptée à la Biennale alors qu’elle ne sera pas reprise à Tefaf NY et qu’elle est exclue de la Brafa, paraît insensé », a commenté un acteur du marché.

Pour Michel Maket : « le principe d’une co-présidence, c’est qu’elle se fait à deux. Si Frédéric Castaing se retire, je me retire aussi. Je ne vais pas exercer tout seul cette présidence et encore moins avec quelqu’un d’autre que lui. Je n’ai pas le choix et je respecte sa décision. Je regrette juste qu’il n’y ait pas eu de solution de trouvée entre la CNE et le SNA ».

Le rôle de cette co-présidence était de composer les commissions d’expertise selon les spécialités, de les superviser, de faire appliquer les règles de déontologie et régler les éventuelles demandes d’appel des exposants. Pour autant, si les deux présidents jettent l’éponge, cela ne signifie pas que les membres de la CNE et du SFEP qui composent ces commissions selon les spécialités - les listes sont déjà établies - se retirent aussi. Cela n’a pas d’impact. « Il ne nous restait plus qu’à arbitrer les conciliations au moment du vetting en septembre. Qu’il n’y ait plus de présidents n’est pas un problème car les commissions sont totalement autonomes », précise Michel Maket. 

Dans la foulée, le SNA a répondu par un communiqué de presse, plutôt abscons : « la Biennale Paris poursuit l’amélioration de l’organisation de la Commission d’Admission des Objets (CAO)… Elle a ainsi souhaité accroître la transparence apportée aux exposants sur les décisions de CAO et les procédures d’appel, c’est pourquoi une nouvelle instance collégiale est créée en 2019, qui sera en charge de l’information des exposants sur les décisions de la CAO et de la gestion des appels… »
 

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