Festival - Photographie

HISTOIRE NATURELLE ET ART CONTEMPORAIN PHOTOGRAPHIE

Les Rencontres d’Arles reprennent vie

Par Christine Coste · Le Journal des Arts

Le 26 juillet 2021 - 455 mots

ARLES

Même en version réduite, l’édition 2021 du festival affirme des choix judicieux.

Arles. « Cette édition 2021 des Rencontres de la photographie d’Arles a incontestablement la saveur délicieuse du temps retrouvé. Après l’annulation l’an dernier en raison du contexte sanitaire, le festival renoue avec l’atmosphère tonique qui fait son succès », déclarait Roselyne Bachelot lors de l’ouverture du festival, dimanche 4 juillet. La ministre de la Culture ne pouvait mieux dire. Pour la semaine dite d’ouverture, photographes, éditeurs, responsables d’institution, galeristes et autres professionnels du milieu ont fait le déplacement. Certes les visiteurs étrangers, en particulier américains et britanniques, sont moins nombreux que d’habitude. Mais les Rencontres se déroulent bel et bien, et plutôt bien.

Placées sous la direction de Christoph Wiesner, nommé à la fin juin 2020, les Rencontres se tiennent cette année dans une version réduite, démontrant que l’on peut faire aussi bien, voire mieux, avec moins. L’édition 2021 comptabilise 24 expositions au total, contre 35 à 40 habituellement, et intègre une partie de la programmation 2020 prévue par son prédécesseur Sam Stourdzé, soit onze expositions, dont la remarquable « Masculinités. La libération par la photographie », produite par le Barbican Centre à Londres.« Il ne s’agissait pas de faire tabula rasade l’héritage de Sam [Stourdzé] ni de sa dernière programmation, mais d’avoir plutôt une réflexion en forme d’échos ou de variations par rapport aux expositions que j’ai pu garder, et rester dans cette direction avec les contraintes de faisabilité, de lieux et de budget », souligne Christoph Wiesner. Lequel n’en imprime pas moins déjà sa marque. Ainsi, avoir regroupé à la Mécanique générale [au parc des Ateliers] « Les princes de la rue », la dernière série inédite de Clarisse Hahn, et le film Garçons sensibles de Sébastien Lifshitz est une des grandes réussites de l’édition. De même que la présentation en centre-ville du Prix découverte – Louis Roederer. Installée dans l’église des Frères-Prêcheurs, soit le plus grand espace patrimonial des Rencontres, cette exposition dévolue à la photographie émergente au travers des dix projets sélectionnés gagne en visibilité, mais pas seulement, car elle est désormais confiée à un commissaire indépendant différent chaque année – Sonia Voss cet été.

Tout aussi soignée dans son commissariat est la monographie de Sabine Weiss, et sa sélection de travaux, pour un tiers inédits, présentés dans la somptueuse chapelle du Museon Arlaten. À ne pas manquer non plus, le récit mythologique de Smith, intitulé « Désidération (Anamanda Sîn) » et exposé au premier étage du Monoprix. Dans ses photos, la rencontre entre les humains, les animaux et le cosmos génère lumière et énergies particulières, un récit poursuivi à la librairie du Palais dont la petite exposition « Smith » et le livre édité à cette occasion forment un délicat condensé.

Ne reste plus qu’à espérer que la fréquentation du festival ne faiblisse pas au cours de l’été.

Les Rencontres de la photographie d’Arles,
jusqu’au 26 septembre, divers lieux dans la ville, www.rencontres-arles.com

Thématiques

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°571 du 9 juillet 2021, avec le titre suivant : Les Rencontres d’Arles reprennent vie

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque