Nomination

PORTRAIT

Sam Stourdzé, nouveau directeur de la Villa Médicis : d’Arles à l’académie de France à Rome

Par Christine Coste · Le Journal des Arts

Le 12 mars 2020 - 559 mots

ARLES

1973 Né à Paris, Samy Stourdzé grandit en Picardie dans un milieu intellectuel et politisé. Il rêve à 17 ans d’être écrivain, entame des études universitaires et désire travailler dans l’édition. C’est le monde des galeries, des collectionneurs, des historiens qui le happe au final. À 25 ans il signe sa première exposition, « Le cliché-verre de Corot à Man Ray » (Centro Saint-Bénin, Aoste), et raccourcit son prénom de Samy en « Sam », selon le surnom donné par son père, le sociologue Yves Stourdzé, disparu brutalement en 1986.

1996 Durant ces années de producteur d’expositions via sa société NBC Photographie, il assure le commissariat général des expositions de photographie des Rendez-Vous de l’histoire de Blois, organise également les rétrospectives « Dorothea Lange » et « Tina Modotti », et cosigne avec Hubert Védrine « Regards sur le monde » au Musée d’histoire contemporaine à Paris. Sam Stourdzé développe parallèlement la collection « Beaux livres » et la galerie de la maison d’édition Léo Scheer. « Charlie Chaplin et les images », présentée au Jeu de paume en 2005 puis au Musée de l’Élysée à Lausanne, marque un tournant. Le succès de l’exposition lui permet de financer « Fellini, la Grande Parade », autre grand succès, à la Cinémathèque française, sur laquelle il a travaillé durant sa résidence à la Villa Médicis en 2007 et 2008.

2009 Nommé directeur du Musée de l’Élysée, le commissaire indépendant change de statut à 36 ans. Cette institution réputée « fait le pari de la jeunesse », dit-il. Il la dynamise, la dote d’un prix photo généreux, d’un magazine, ressuscite aussi « La Nuit des images », une série de projections organisées sur un week-end l’été, et enrichit les collections avec l’entrée de 10 000 photos confiées par les enfants Chaplin et des archives René Burri. Sa programmation défend de nouvelles approches de la photographie.

2014 Le choix de Sam Stourdzé par le conseil d’administration des Rencontres d’Arles présidé par Jean-Noël Jeanneney propulse pour la première fois à la tête du festival un responsable d’institution. Les Rencontres changent de physionomie, tant dans le contenu des expositions que dans la démultiplication des partenariats avec le monde institutionnel comme privé. Le festival devient une tête de pont. Non sans succès du côté du public. L’extériorisation du festival sur le plan tant régional et national qu’international est l’autre évolution marquante portée par le Grand Arles Express. Sam Stourdzé participe aussi à la création à Lille de l’Institut pour la photographie, impulsé par le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand, et en 2015 à celle du Jimei x Arles Festival à Xiamen en Chine.

2020 Sa nomination à la direction de la Villa Médicis est une surprise. « On est venu me solliciter à la fin de l’année 2019 », explique l’ancien pensionnaire tenté par l’aventure. « Il n’y pas beaucoup d’endroits qui peuvent vous faire quitter Arles. Je n’avais pas candidaté ni au Jeu de paume ni à la MEP [Maison européenne de la photographie] car Arles est un endroit unique. » Après avoir mené à bien la 51e édition du festival, Sam Stourzdé s’installera donc à Rome pour « refaire de l’Académie de France un centre névralgique et surtout un bouillonnement, un vivier en ébullition permanent». Et ce à partir de trois axes : une mobilité artistique accrue à travers la pluridisciplinarité, une meilleure représentation sociale visant à rendre la Villa plus inclusive, et la création d’un grand réseau de résidences d’artistes et de recherche au niveau européen.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°541 du 13 mars 2020, avec le titre suivant : Sam Stourdzé, Nouveau directeur de la Villa Médicis : d’Arles à l’académie de France à Rome

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