Faute d’accord budgétaire au Congrès, musées, parcs et archives fédérales sont à l’arrêt depuis le 1ᵉʳ octobre, sans date de réouverture annoncée.

Pour la troisième fois sous un mandat du Président Donald Trump, l’État fédéral américain est paralysé par l’absence de vote de la loi sur le budget. Depuis le 1ᵉʳ octobre, les institutions publiques, notamment culturelles, sont contraintes de fermer leurs portes jusqu’à la fin du « shutdown ». La majorité des monuments, bibliothèques et musées fédéraux sont fermés ; seules les institutions privées restent ouvertes. Aucune date de reprise n’a encore été annoncée.
Ce blocage intervient lorsque le Congrès ne parvient pas à adopter la loi de finances à temps pour le début de son exercice annuel soit le 1er octobre. Les agences fédérales se retrouvent alors sans budget ni crédits, entraînant la suspension des services jugés non essentiels, dont la culture. Ces arrêts se traduisent par des congés forcés et des fermetures temporaires de sites publics. Le shutdown le plus long avait duré 35 jours entre 2018 et 2019, à cause d’un désaccord concernant le financement du mur à la frontière mexicaine. Cette année, les discussions portent sur plusieurs volets clés de la loi de finances (1er octobre 2025 - 30 septembre 2026).
Dans le domaine culturel, de nombreuses institutions sont touchées : le National Park Service (NPS), la National Gallery of Art (NGA), le Smithsonian, les National Archives and Records Administration (NARA), l’Institute of Museum and Library Services (IMLS), la National Endowment for the Arts (NEA) et la National Endowment for the Humanities (NEH). Près des deux tiers des employés sont à l’arrêt ; seuls les personnels de sécurité demeurent en poste. En 2013 déjà, les 368 musées et parcs nationaux avaient été fermés, y compris les cimetières militaires américains situés en France.
Le National Park Service maintient l’accès à certains espaces extérieurs, mais ferme les bâtiments, parkings et sanitaires nécessitant du personnel. Plusieurs sites majeurs comme la Gateway Arch, le Liberty Bell Center, l’Independence Hall et le Benjamin Franklin Museum sont fermés au sein de l’Independence National Historical Park, tandis que le White Sands National Park est totalement inaccessible.
La National Gallery of Art a suspendu ses activités le 5 octobre 2025. Le Smithsonian peut cependant maintenir l’ouverture de ses 19 musées jusqu’au 11 octobre grâce à des réserves budgétaires de l’exercice précédent. Les Archives nationales (NARA) et leurs services associés sont fermés, à l’exception de certaines bibliothèques présidentielles, comme celles de George H. W. Bush et de Lyndon B. Johnson.
Les répercussions sont importantes pour les salariés comme pour le public. À l’IMLS, un seul employé sur une trentaine continue de travailler, bénévolement. D’après les chiffres du shutdown de 2018-2019, les pertes sont significatives : le Smithsonian avait enregistré un million de visiteurs en moins sur 35 jours, bien qu’il soit resté ouvert jusqu’à dix jours après le début du blocage. La National Gallery of Art avait quant à elle perdu 300 000 visiteurs. Ces fermetures s’étaient traduites par des pertes estimées à trois millions d’euros pour le Smithsonian et un million pour la NGA. En 2013, le National Park Service avait chiffré à 425 millions d’euros la perte de revenus liée à quinze jours de fermeture.
La paralysie actuelle crée également un effet domino sur les institutions dépendantes des subventions fédérales, comme les bibliothèques et musées municipaux, ainsi que sur les projets soutenus par la NEA.
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Les musées fédéraux paralysés par le shutdown américain
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