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Le Musée des beaux-arts de Berne hérite de la collection Gurlitt

Par Isabelle Spicer (Correspondante à Berlin) · lejournaldesarts.fr

Le 7 mai 2014 - 357 mots

BERNE (SUISSE) [07.05.14] - Le tribunal civil de Munich a confirmé l’existence d’un testament de Cornelius Gurlitt. Le plus vieux musée de Suisse hérite de la collection de Cornelius Gurlitt.

Cornelius Gurlitt est décédé le 5 mai à son domicile, des suites de troubles cardiaques, après avoir subi une lourde opération et après un séjour d’une semaine à l’hôpital. Vingt-quatre heures après l’annonce du décès de Cornelius Gurlitt, les projecteurs étaient à nouveau braqués sur le tribunal de Munich, qui devait déterminer si le collectionneur allemand avait laissé un testament.

Le tribunal de Munich ainsi que le gouvernement de Bavière avait été très critiqués sur la gestion de l’affaire Gurlitt, tenue secrète pendant un an et demi avant d’avoir été rendue publique par l’hebdomadaire allemand Focus. Le tribunal de Munich a réagi cette fois très rapidement en confirmant l’existence d’un testament de Cornelius Gurlitt, établi par un notaire de Bade-Wurtemberg. Ce testament devra cependant encore être authentifié par le tribunal en charge des successions de Munich.

Le Musée des beaux-arts de Berne a par ailleurs confirmé dans un communiqué être l’unique héritier de Cornelius Gurlitt. Plus vieux musée de Suisse, celui-ci dispose d’une collection de plus de 50 000 œuvres d’art, dont 3 000 tableaux et sculptures. La collection Gurlitt viendrait enrichir le musée de près de 1 500 œuvres.

L’annonce de cet héritage a eu l’effet d’un coup de tonnerre, puisqu’à aucun moment le musée n’a eu de contact avec Cornelius Gurlitt. « Le conseil d’administration et les directeurs du Musée des beaux-arts de Berne sont surpris et enchantés », précise le communiqué, « mais ne cachent pas que ce legs magnifique entraîne une responsabilité considérable ». L’héritage soulève en effet une multitude de questions éthiques et légales, puisque le musée devrait endosser la responsabilité de la recherche sur la provenance des œuvres et des délicates négociations de restitution des biens spoliés. C’est pourquoi le musée souhaite obtenir toutes les informations nécessaires avant d’exprimer sa position définitive quant au legs.

Une fois le testament authentifié et jugé valide, le Musée des beaux-arts de Berne disposera d’un délai de six mois pour accepter ou refuser la succession.

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Musée des beaux-arts de Berne - © Photo Andreas Praefcke - 2009 - Licence CC BY 3.0

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