Disparition

Cornelius Gurlitt, détenteur du trésor de Munich, est décédé

Par Isabelle Spicer (Correspondante à Berlin) · lejournaldesarts.fr

Le 6 mai 2014 - 426 mots

BERLIN (ALLEMAGNE) [06.05.14] - L’agence de communication de Cornelius Gurlitt a confirmé le décès du collectionneur allemand, à l’âge de 81 ans. Le tribunal en charge des successions de Munich devra examiner la validité des accords de restitution conclus avant son décès, en fonction de l’existence ou non d’un testament.

Cornelius Gurlitt est décédé le 5 mai 2014 à l’âge de 81 ans à son domicile dans la banlieue de Munich. Lors d’une perquisition en février 2012, 1 406 objets, parmi lesquels des œuvres d’art spoliées par les nazis, avaient été saisis à son domicile. L’agence de communication de Cornelius Gurlitt précise que le décès de celui-ci met fin à la procédure de tutelle provisoire et aux procédures juridiques de fraude fiscale et recel.

Rien n’est certain quant à ce qu’il adviendra des œuvres spoliées, alors que des accords de restitution étaient en cours de négociation avec des héritiers de familles juives, parmi lesquelles Anne Sinclair et la famille Rosenberg. Joint par téléphone, Stéphane Holzinger, l’agent de Cornelius Gurlitt nous a précisé : « Ce sera au tribunal compétent en matière de successions de Munich d’établir s’il existe ou non un testament valide ». En l’absence de testament, la famille de Cornelius Gurlitt, parmi lesquels ses neveux, pourraient hériter de la collection. Ce sera également au tribunal de Munich de préciser la validité des accords de restitution en fonction de l’existence d’un éventuel testament.

Une partie des œuvres soupçonnées d’être des biens spoliées est actuellement en possession d’une task-force mise en place par le gouvernement allemand afin de rechercher la provenance de celles-ci. D’autres œuvres recouvrées au domicile de Salzbourg de Cornelius Gurlitt avaient été mises en sûreté par son tuteur légal, Christoph Edel.

Dans un étrange retournement de situation, la ministre fédérale de la Culture allemande, Monika Grütters, a salué la mémoire de Cornelius Gurlitt, qui a pourtant caché pendant plusieurs décennies l’existence du trésor amassé par son père, Hildebrand Gurlitt, un des marchands d’art officiels d’Hitler. Mais précise-t-elle, Cornelius Gurlitt avait accepté le mois dernier de soumettre sa collection à une recherche sur la provenance et de restituer les œuvres spoliées en se conformant aux principes de la Déclaration de Washington de 1998. Cette déclaration ne s’applique pourtant qu’aux collections publiques. « Le mérite de Cornelius Gurlitt restera d’avoir envoyé un signal exemplaire en tant que personne privée, en reconnaissant sa responsabilité morale, afin de trouver des solutions justes et appropriées », a déclaré la ministre dans un communiqué. Cette démarche lui a valu à juste titre respect et reconnaissance, a conclu la ministre.

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Vue typique de Schwabing (quartier de la ville de Munich), dernier lieu de résidence de Cornelius Gurlitt - © Photo Klaus Mueller - 2006 - Licence CC BY-SA 2.5

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