Italie - Justice - Police

Démantèlement d’un réseau de trafiquants d’antiquités en Italie

Par Julie Paulais · lejournaldesarts.fr

Le 7 décembre 2015 - 400 mots

ROME / ITALIE

Lancée en 2011 à l’échelle internationale, l’opération « Dominus » s’est soldée par l’arrestation de neuf trafiquants, l’identification d’une soixantaine de suspects, et la saisie d’une centaine d’artefacts volés dans des villas italiennes ou exhumés clandestinement.

La police italienne vient de démanteler un important réseau de trafic d’antiquités et a empêché la vente à l’étranger d’une centaine d'artefacts exhumés clandestinement ou volés dans des résidences diplomatiques et des villas historiques italiennes, rapporte Il Giornale dell’Arte. L'enquête a débuté en 2011 à la suite de rapports de plus en plus fréquents de vol.

Dans le cadre de cette opération, baptisée « Dominus », neuf trafiquants ont été arrêtés, huit Italiens et un Roumain, et une soixantaine de suspects (Italiens, Roumains, Espagnols, Allemands et deux Américains) a été signalée à la magistrature pour des infractions d’association de malfaiteurs, de recel et de trafic international de biens culturels volés. L’opération Dominus a été coordonnée par le Parquet de Rome, le procureur adjoint Giancarlo Capaldo et le substitut du procureur Maria Letizia Golfieri.

Une centaine de pièces archéologiques a été récupérée, principalement des éléments architecturaux anciens, des torses en marbre, des cratères, des amphores ou des lampes à huile, provenant principalement de Rome et du Latium, mais aussi de Campanie et des Pouilles. La valeur totale de la saisie est estimée à un million d’euros.

La plupart des artefacts ont été volés dans des villas romaines, dont la Villa Torlonia, la Villa Borghese, la Villa Pamphili, la Villa Médicis (Académie de France), ou encore dans le Jardin botanique de Rome et l’ambassade de Bulgarie. Les Carabinieri ont notamment retrouvé une statue antique de Vénus appartenant à l’acteur Roberto Benigni, volée le 13 mai 2010 dans la Villa des Sirènes sur la Via Appia à Rome, ainsi que la tête de l'un des quatre bustes ornant la façade du Palazzo Giustiniani-Odescalchi à Bassano Romano, volée en 2012.

Beaucoup d’autres pièces doivent être récupérées, et les Carabinieri enquêtent également en Espagne, principalement à Barcelone, où la plupart des œuvres ont été envoyées en voiture ou par voie maritime, mais aussi en Allemagne et aux Etats-Unis. Certains acheteurs étrangers sont également venus en Italie pour voir directement les objets volés et les emporter par avion. Les ordinateurs des trafiquants, de nombreuses photos d'autres objets qui doivent encore être récupérés, des documents divers ainsi que des cartes mémoire saisis chez les criminels sont actuellement analysés par les enquêteurs.

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