Société

A Venise, une manifestation contre le passage des paquebots

Par Antonin Gratien · lejournaldesarts.fr

Le 12 juin 2019 - 383 mots

VENISE / ITALIE

Des milliers de manifestants ont exigé que cesse la circulation des bateaux de croisière aux abords de la cité lacustre.

Le navire de croisière Costa Deliziosa (92 700 tonnes) naviguant sur le Canal de la Giudecca près de la place Saint Marc à Venise, 6 août 2017 Copyright photo LudoSane
Le navire de croisière Costa Deliziosa (92 700 tonnes) naviguant sur le Canal de la Giudecca près de la place Saint Marc à Venise, 6 août 2017
© Photo LudoSane

« Les grands navires hors de la lagune », pouvait-on lire, samedi 8 juin, sur les pancartes des 5 000 à 6 000 vénitiens rassemblés près de la place Saint-Marc. Les manifestants réclamaient l’interdiction du trafic de paquebots dans sa lagune considéré comme une menace pour la ville inscrite au patrimoine de l’Unesco. Étaient pointés du doigt, notamment, le risque d’érosion des fondations de la cité lacustre par le ressac du passage régulier de grands navires, ainsi que la mise en péril de l’écosystème environnant due à la pollution engendrée. 

Menée par le comité « No Grandi Navi » (Pas de Grands Navires), la manifestation a débuté près du canal de la Giudecca, pas loin de la place Saint-Marc. Dimanche 2 juin, un paquebot à la dérive y avait percuté un bateau touristique, faisant 4 blessés. Spectaculaire, l’accident avait ravivé la colère des vénitiens contre ces grands bateaux. « Les navires de croisière ne doivent pas naviguer le long de la Giudecca. Nous travaillons à les déplacer depuis plusieurs mois […] et nous sommes proches d’une solution », avait rassuré Sergio Costa, le ministre italien de l’environnement.

La question de la régulation du trafic des paquebots oppose depuis plusieurs années les militants contre le tourisme de masse à Venise (30 millions de visiteurs annuels dont 1,5 million de croisiéristes en 2018), et ceux qui voient dans les croisières une ressource économique (300 millions d’euros générés pour la commune). 

Le débat semblait pourtant avoir été tranché dès 2012 avec l’interdiction, par décret, de la circulation des navires de plus de 40 000 tonnes dans la lagune. Mais faute d’un itinéraire alternatif, la réforme n’avait pas été appliquée. 

Face à cette inertie, l’Unesco avait laissé 6 mois à la ville pour remédier aux problèmes du trafic maritime en 2016. Le gouvernement italien avait répliqué, courant novembre 2017, par un nouveau plan de circulation dans lequel seuls les bateaux de moins de 55 000 tonnes pouvaient emprunter le canal Giudecca. Ce projet, moins ambitieux que le précédent, n’a lui non plus jamais été mis en place. 

Le ministre italien des transports Danilo Toninelli a récemment assuré qu’une « solution définitive » serait trouvée d’ici fin juin. 
 

Thématiques

Tous les articles dans Patrimoine

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque