Un musée en hommage aux caricaturistes morts dans l’attentat de Charlie Hebdo

Le futur Musée de la caricature et du dessin de presse pourrait s’installer à Saint-Just-le-Martel, une petite commune de 2 700 habitants dans la Haute-Vienne.  Le projet de musée avait été annoncé par l’ancien ministre de la Culture, Franck Riester, le 7 janvier 2020, jour du 5e anniversaire des attentats ayant causé 12 morts à la rédaction de Charlie Hebdo. L’annonce intervient alors qu’a commencé le procès des attentats contre Charlie Hebdo, à l’Hyper Cacher et à Montrouge. 14 personnes sont accusées d’avoir apporté un soutien logistique, à des degrés divers, aux terroristes. 

Le musée avait initialement été proposé à la ville de Bordeaux, ce qui avait agacé Philippe Henry, président du salon de dessin de presse de Saint-Just-le-Martel dans un reportage de France 3 Nouvelle-Aquitaine : « Nous sommes reconnus dans le monde entier, mais apparemment à Paris, on ne nous connaît pas. » 

Saint-Just-le-Martel organise en effet depuis 1982 le Salon international de la caricature, du dessin de presse et d’humour qui s’est adjoint un lieu permanent en 2011. Des dessinateurs reconnus y sont passés, entre autres les caricaturistes Tignous, Cabu et Charb, assassinés à Charlie Hebdo. Le centre détient déjà une collection riche de 10 000 pièces et le bureau complet de Wolinski reconstitué à l’identique grâce à sa veuve, Maryse Wolinski.

Le musée était donc supposé s’implanter dans l’Hôtel de Ragueneau à Bordeaux, contenant les anciennes archives de la ville, mais le nouveau maire de la ville, Pierre Hurmic a refusé : « Nous n’envisageons pas d’acheter clé en main un nouveau musée, d’autant que d’autres villes comme Saint-Just-le-Martel ou Angoulême seraient plus pertinents par leurs spécificités. »