Centre d'art - Photographie

Toulouse, réouverture du Château d’Eau

Par Christine Coste · Le Journal des Arts

Le 4 décembre 2025 - 538 mots

TOULOUSE

Le premier site municipal consacré à la photographie était fermé pour travaux depuis dix-huit mois.

Le Château d’Eau à Toulouse. © Leo Itarte
Le Château d’Eau à Toulouse.
© Leo Itarte

Toulouse (Haute-Garonne). Fin d’année culturelle et artistique pour Toulouse placée sous la réouverture du Château d’Eau, le 22 novembre dernier, puis du Musée des Augustins, le 19 décembre prochain. Créé en 1974 par le photographe Jean Dieuzaide (1921-2003), le Château d’Eau a donc ouvert le bal des inaugurations après dix-huit mois de fermeture et douze mois de travaux confiés à l’agence toulousaine Cousy Architectures. Logé dans l’ancienne station de relevage des Eaux de la Garonne en bordure du fleuve, il fut le premier établissement municipal en France consacré à la photo.

« Le Château d’Eau n’avait pas connu de grands chantiers depuis la fin des années 1980 », rappelle Magali Blénet, directrice de l’établissement. « Les priorités se sont donc concentrées sur la mise en conformité des espaces tant en matière d’accessibilité que de conservation et de rénovation du site classé et aux contraintes fortes, afin que le public les appréhende mieux et que les espaces d’exposition soient adaptés aux nouvelles formes de monstration et aux évolutions de la création photographique », précise-t-elle. Coût des travaux : 4,2 millions d’euros, financés en grande partie par la Mairie de Toulouse, la participation du conseil régional Occitanie s’élevant à 500 000 € et celle de l’État à 16 000 €. Un autre chantier évalué à 2 millions d’euros est prévu pour la rénovation extérieure du Château d’Eau et sa clôture.

D’ores et déjà, l’exposition inaugurale « Sophie Zénon, L’humus du monde », qui retrace trente ans de création, se déploie sur les deux premiers niveaux de la haute tour en brique de Jean-Antoine Raynaud, à la machinerie hydraulique conçue par Jean Abadie pour alimenter les fontaines publiques des deux rives. La dernière partie se prolonge à l’extérieur, dans l’aile aménagée à une trentaine de mètres sous une arche du Pont-Neuf, où se trouve également la bibliothèque. L’entrée autrefois à l’intérieur de la tour a été déplacée dans le pavillon du jardin situé à l’arrière, désormais dévolu à la billetterie et à la librairie-boutique. Ce qui a libéré des espaces d’exposition. La nouvelle identité graphique est signée, quant à elle, par le graphiste suédois Greger Ulf Nilson, en collaboration avec Snøhetta.

L’exposition de Sophie Zénon incarne pour sa part la continuité d’une programmation dédiée à la création contemporaine tout en marquant une ouverture plus importante aux collaborations avec d’autres institutions de la Ville et de la Région aussi bien au niveau des prêts d’œuvres mis en dialogue avec celles de l’artiste que de l’édition du livre conçue par les Éditions Païen installées en Ariège. Aucun espace permanent ou cimaise en revanche n’a été prévu pour la collection de photographies du Château d’Eau ni le fonds Dieuzaide acheté en 2016 par la Ville pour 450 000 euros et conservé aux Archives municipales. « Nous pourrons être amenés à faire des expositions comme nous l’avons fait pour le centenaire de sa naissance », souligne Magali Blénet qui officie désormais seule à la programmation après le départ de Christian Caujolle (1953- 2025), conseiller artistique du Château d’Eau de 2021 à 2024, avec lequel elle avait cosigné l’an dernier l’exposition « Ouvrir les yeux » aux Abattoirs, consacrée aux collections photos de ce dernier et à celles du Château d’Eau.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°666 du 28 novembre 2025, avec le titre suivant : Toulouse, réouverture du Château d’Eau

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