Disparition de Christian Caujolle

Après le décès d’Agnès de Gouvion Saint-Cyr et d’Agathe Gaillard cette année, la mort de Christian Caujolle, survenue dans la nuit du 19 au 20 octobre à l’hôpital de Tarbes, marque la disparition d’une autre grande figure du monde de la photographie. Né le 26 février 1953 à Sissonne, en Ariège, l’ancien élève de l’École normale supérieure de Saint-Cloud a été l’un des plus ardents défenseurs de la photographie contemporaine. D’abord au journal Libération, où, après avoir été journaliste en charge de la critique photo entre 1978 et 1981, il mène, en tant que rédacteur en chef de la photographie, une politique innovante. Son mot d’ordre était « casser les codes » et passer commande à des photographes venus d’horizons divers, choisis pour leurs écritures singulières ou sollicités à contre-emploi.

En 1986, il quitte Libération pour fonder avec Zina Rouabah, administratrice du quotidien, et Serge July, l’Agence VU', qu’il définit comme une agence de photographes plutôt qu’une agence photographique. Directeur artistique de l’agence jusqu’en 2006, il assure également la direction artistique de la Galerie VU', créée en 1998.

Commissaire d’expositions, directeur artistique de festivals, président de jurys et auteur de nombreux ouvrages sur la photographie, Christian Caujolle a profondément marqué le regard contemporain. Par ses choix, ses analyses et son engagement, il a accompagné et révélé des générations de photographes, qu’il a encouragées à affirmer leur singularité durant plus de quarante ans.

De 2020 à 2024, il a été le conseiller artistique de la Galerie du Château d’Eau à Toulouse et a signé, en 2024-2025, l’exposition « Ouvrir les yeux » aux Abattoirs, consacrée aux collections photographiques des deux institutions. Programmée du 19 novembre au 19 décembre prochains, la 16ᵉ édition du festival Photo Phnom Penh, qu’il avait cofondé, s’ouvrira donc sans lui.