Église - Restauration

Les projets architecturaux plus ou moins fantaisistes pour la reconstruction de Notre-Dame

Par Sindbad Hammache · lejournaldesarts.fr

Le 24 avril 2019 - 452 mots

PARIS

Les internautes, des architectes et des artistes ont commencé à présenter leur projet. Ils plaident pour des matériaux modernes.

Projet de reconstruction de Notre-Dame © Godart + Roussel Architectes
Le projet de reconstruction de Notre-Dame de Godart + Roussel Architectes

Moderne ou traditionnel ? Reconstruire à l’identique ou inventer de nouvelles formes ? La question n’a pas encore été tranchée, mais déjà arrivent les premières réponses au concours architectural pour la restauration de Notre-Dame. D’abord sous la forme de plaisanteries de la part des internautes, qui imaginent la cathédrale se transformer en centre-commercial ou en monument futuriste. Puis sont arrivés en ce début de semaine des propositions d’architectes, qui ont résolument choisi le camp de la modernité.

Norman Foster s’est déclaré ce week-end dans les colonnes du Guardian partisan d’une reconstruction moderne du toit et de la flèche, invoquant notamment des précédents comme la cathédrale de Chartre incendiée en 1836, où le choix des matériaux contemporains s’est imposé. A Chartres, c’est l’acier et le cuivre qui ont remplacé le bois.

Il va même jusqu’à esquisser une proposition dans laquelle la pesante structure de bois laisserait place à de légers supports en aciers. Le tout serait recouvert d’une toiture en verre. A la croisée du transept, la nouvelle flèche serait également constituée d’une pointe de verre et d’acier, et pourrait avoir à sa base une plateforme panoramique. Cette version « légère et aérée » de la cathédrale est déjà moquée par les internautes, qui y voient une cathédrale-Apple store.

Le projet du cabinet Godart+Roussel se place dans la même lignée, mais avec quelques différences. Les illustrations publiées montrent un toit un verre, reposant sur des structures en acier, avec sur l’arrête de ce toit un couvrement en cuivre doré. La flèche est également en cuivre, composée de « racines métalliques » symbolisant la renaissance du bâtiment. Sur un croquis, on comprend également que l’espace situé sous le toit pourrait être aménagé en un lieu de promenade, au milieu duquel trône une croix.

Le cabinet dijonnais assume ce choix avant-gardiste dans un long post Facebook. Les architectes considèrent que les matériaux modernes leur permettraient de se placer dans la continuité de l’édifice gothique, dont le but est la recherche de la lumière et de l’ouverture.

Projet de reconstruction de Notre-Dame © Godart + Roussel Architectes
Le projet de reconstruction de Notre-Dame de Godart + Roussel Architectes

Un autre projet attire l’attention, celui de Wim Delvoye. L’artiste belge - qui n’est pas architecte -  a rapidement signalé son intérêt pour le concours, peu après l’annonce d’Edouard Philippe. Wim Delvoye affirme travailler sur l’architecture gothique depuis plus de vingt ans ; il a par exemple reconstitué une chapelle dans ce style au MUDAM de Luxembourg. 

Lui aussi promeut des matériaux modernes : « Il est absurde de reconstruire à l’identique avec du bois et du plomb puisque cela ne fait aucun sens aujourd’hui, ni d’un point de vue écologique ni architectural », a-t-il déclaré au magazine luxembourgeois Paperjam. 
 

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