Nouvelles technologies

La réalité virtuelle s’installe dans les musées

Par Sindbad Hammache · lejournaldesarts.fr

Le 27 novembre 2019 - 548 mots

PARIS

Le salon Virtuality était l’occasion de découvrir les nouveautés en matière de réalité virtuelle dans le champ culturel.

Vue d'artiste de La Joconde en réalité virtuelle. © Emissive/HTC Vive Arts.
Vue d'artiste de La Joconde en réalité virtuelle.
© Emissive / HTC Vive Arts

Au Musée du Louvre, à la Cité de l’architecture, au Museum d’histoire naturelle, les casques immersifs s’invitent peu à peu comme dans d’autres institutions culturelles. Reconstitution de ruines, plongée dans une œuvre ou même escape game, la gamme de médiation proposée s’est élargie en quelques années et attire parfois un public venu spécialement pour cette nouveauté. Présentée comme une révolution dans le monde du jeu vidéo, pour le patrimoine, la réalité virtuelle (VR) n’est pour l’instant qu’un outil qui vient compléter ceux déjà existants.

Bien représentés au salon Virtuality, la manifestation parisienne dédiée à la VR, les exposants du domaine patrimonial témoignent d’un élargissement des activités scientifique vers la médiation. Pour Art Graphique et Patrimoine (AGP) comme pour l’entreprise Iconem, le cœur de l’activité est d’abord le relevé 3D d’œuvres ou bâtiments. Des relevés indispensables à la restauration et l’étude scientifique, mais qui intéressent désormais aussi pour leurs vertus pédagogiques. Pour Chiara Cristarella d’AGP, la VR permet un rapport plus direct au savoir et  elle est particulièrement utile sur des sites de vestiges : « Les petits et les ados captent tout de suite l’information, explique-t-elle, c’est plus engageant pour eux que de lire les panneaux ! ».

Ces casques immersifs sont amenés à côtoyer les dispositifs de médiation classiques, plutôt que les remplacer.  Avec un nombre limité de casques, un temps d’expérience de trois minutes en moyenne, auquel on ajoute le temps de chausse et de déchausse du casque, la VR n’est pas destinée à toucher un large public. « C’est un nouveau langage qui vient se rajouter aux autres, estime Chiara Cristarella, il permet de visiter différemment. » Pour l’entreprise Iconem, qui fait des relevés 3D du patrimoine menacé selon l’UNESCO, les activités de médiation ont pris leur envol en 2016, avec l’exposition « Sites Éternels » au Grand Palais. Le dispositif en VR à la fin de ce parcours était alors considéré comme un « supplément », pour les visiteurs désireux d’approfondir leur visite.

Il faut penser la 3D au-delà du casque pour envisager toutes les applications possibles de cette technologie. « Dans l’expo Sites Eternels, c’est surtout la grande salle avec une projection sur les murs de nos relevés 3D qui rendait justice à notre travail, souligne Xavier Gerard d’Iconem, sur les casques on est obligé de baisser la résolution car ils ne supportent pas la définition de nos relevés ! ». Avec ce type d’expérience collective, l’entreprise est sûre de toucher le public, « il y a certaines personnes qui ne supportent pas la VR » rappelle Xavier Gérard.

La start-up lyonnaise MuseoPic a ainsi choisi de travailler sur la technologie dite de « réalité mixte » plutôt qu’avec des casques : il s’agit d’une tablette qui augmente la réalité que l’on a sous les yeux. Plus facile à mettre en place, plus collective, la réalité mixte séduit les familles et peut être utilisée par un guide comme support. « On ne cherche pas à ce que les gens soient noyés dans la technologie, rassure Amaury Belin, cofondateur de la start-up, quand on développe un produit pour un client, l’important est de bien comprendre ses besoins en médiation ». Dans les musées, la star ce sont les œuvres.

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