Le National Trust tente de dissuader les visiteurs de la Chaussée des Géants de déposer des pièces dans les cavités rocheuses.
Irlande du Nord. La Chaussée des Géants (Giant’s Causeway) est le premier site nord-irlandais à avoir été inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, en 1986. Mais à cause du tourisme, les colonnes de basalte de ce site vieux de 60 millions d’années sont menacées. Par superstition ou pour faire un vœu, les visiteurs laissent des pièces dans la formation rocheuse, ce qui provoque l’effritement de la pierre. « Les pièces rouillent et gonflent jusqu’à atteindre trois fois leur épaisseur d’origine, ce qui exerce une pression énorme sur la roche environnante », précise le docteur Cliff Henry, responsable de la sensibilisation à la nature pour la Chaussée des Géants, sur le site du National Trust (l’organisation de protection des monuments et sites chargée du site). Ces colonnes se situant au bord de l’océan Atlantique, les pièces coincées dans la roche sont exposées aux embruns salés – de fines gouttelettes d’eau de mer portées par le vent – et subissent une corrosion accélérée. Leur décomposition laisse aussi des traces inesthétiques d’oxyde de cuivre, de nickel et de fer sur les formations volcaniques hexagonales.
Face à cette situation, le National Trust a sollicité l’expertise de spécialistes de la conservation de la roche afin d’extraire le plus de pièces possible sans causer de dommages supplémentaires sur dix zones tests du site. Forte du succès de cette initiative, l’organisation a lancé une opération – d’un coût de 30 000 livres (35 000 €) – pour retirer les pièces restantes. En parallèle, l’organisme a mis en place une campagne de sensibilisation pour dissuader les touristes de reproduire ce geste. « On espère que si les visiteurs voient moins de pièces dans les roches et entendent les appels à mettre fin à cette pratique nuisible, le problème pourra être résolu », indique Cliff Henry.
En 2024, la Chaussée des Géants a accueilli environ 684 000 visiteurs, selon les chiffres de la BBC. Avant la pandémie de Covid-19, en 2019, près de un million de personnes s’y sont rendues. Le site reste l’un des lieux touristiques les plus visités en Irlande du Nord.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Des pièces de monnaie rongent un site irlandais
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°659 du 4 juillet 2025, avec le titre suivant : Des pièces de monnaie rongent un site irlandais