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« L’art urbain élevé à la campagne », par Fabien Simode, sur TSF Jazz 

Par L'Œil · lejournaldesarts.fr

Le 20 juin 2019 - 504 mots

Chaque jeudi, à 8h15 et 8h45, « Les Matins Jazz », l’émission de Laure Albernhe et Mathieu Beaudou, invitent L’Œil et Le Journal des Arts à parler d’art sur l’antenne de TSF Jazz. Le 20 juin 2019, Fabien Simode, rédacteur en chef de L’Œil, revenait sur un nouveau phénomène : la création de festivals de Street art à la campagne… 

Logo de la station de radio TSF Jazz
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Chronique à réécouter ici dans son intégralité ou à lire ci-après :

Le Street Art, c’est cet art né dans les rues de New York, dans les années 1960, et qui consiste à dessiner, illégalement, sur les murs ou sur les rames de métro. Art de la ville par excellence, le Street art est aujourd’hui récupéré par des marques mais aussi, et c’est un comble, par des villes qui l’ont longtemps considéré comme du vandalisme. Depuis une dizaine d’années, en effet, promoteurs et élus locaux ont compris que la formidable popularité du Street Art leur permettait de revaloriser, à moindre coût, l’image d’un immeuble, d’un quartier ou d’une friche industrielle. En France, les exemples ne manquent pas de projets de construction ou de rénovation qui intègrent le Street art, comme la L2, la nouvelle autoroute qui traverse Marseille, et dont les fresques ont été réalisées, à l’initiative du constructeur lui-même, par Jace ou Lek et Sowat ; ou, comme le parcours d’Art urbain qui est inauguré cet été dans le 13e arrondissement de Paris, et dont les immenses peintures sur les pignons des immeubles sont signées C215 et Invader. Le phénomène est tel que l’on parle de « street marketing » territorial. 

C’est ce que l’on appelle la théorie des « villes créatives », qui consiste à rendre attractives par l’art les grandes villes pour attirer les architectes, les designers, les artistes…. Et ce phénomène ne touche pas seulement les grandes villes. Dans les campagnes, les villages veulent eux aussi leur part de gâteau. Un certain nombre d’entre eux ont donc lancé leur festival d’art urbain. C’est le cas de Villars-Fontane, en Côte-d’Or, 140 habitants, qui organisera en août la 4e édition du festival « On the Roc », qui invite des Street artistes, comme Futura ou Mode 2, à réaliser d’immenses fresques sur les parois d’une ancienne carrière de pierre. D’autres villages ont, eux-aussi, lancé leur festival d’art urbain, comme Neuf-Brisach (2 000 habitants, dans le Haut-Rhin) et Pressigny-les-Pins (500 habitants, dans le Loiret), qui héberge le Festival LaBel Vallette. Bien sûr, implanter le Street Art à la campagne ne va pas toujours de soi : il faut lutter contre les a priori et faire accepter le projet par les habitants. Mais, les retombées sont bel et bien réelles : outre le fait que l’on en parle ce matin sur TSF jazz, Pressigny-les-Pins a rouvert une épicerie grâce à son festival. Et si l’art urbain était un remède pour lutter contre l’exode rural ? C’est ce que pense le village de Villars-Fontane où deux emplois ont été créés grâce au Street art. Pas mal pour un village de 140 habitants qui s’apprête à accueillir cet été, grâce à son festival, 50 000 visiteurs !

Fabien Simode

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