Politique

Chicago veut inventorier son street art

Par Sindbad Hammache · lejournaldesarts.fr

Le 1 mai 2019 - 321 mots

CHICAGO / ETATS-UNIS

La future base de données vise aussi à éviter la destruction accidentelle des fresques murales.

Mosaïque murale représentant Carlos Santana et Cantinflas à Chicago © Photo Adam Jones
Mosaïque murale représentant Carlos Santana et Cantinflas à Chicago
Photo Adam Jones

A la recherche d’un nouveau lieu pour son siège social, la firme Amazon avait programmé une visite de Chicago en avril 2018. Souhaitant séduire la multinationale, la ville s’était lancée dans un grand ménage de printemps, nettoyant systématiquement tous les « tags » : c’est ainsi qu’une œuvre de Blek Le Rat, appartenant à une entreprise, avait été effacée. Pour éviter ce genre de mésaventure, la ville organise le recensement des fresques de la ville et leur inscription dans une base de données.

Brian Hopkins du département rue et assainissement de la ville avait déclaré à cette occasion que « dans le futur, il faudrait coller un label sur chaque fresque qu’ils pensent être de l’art ». C’est exactement ce que mettent aujourd’hui en place ses collègues du département des affaires culturelles, en apposant un emblème officiel de la ville sur chacune des fresques du « Mural registry ». 

Cette base de données, qui rassemblera les œuvres de street art de la ville, encourage les artistes à soumettre leurs œuvres, qui seront ensuite évaluées par un jury de trois personnes. Les fresques doivent être commanditées ou autorisées par le propriétaire du mur. Mark Kelly du département des affaires culturelles souligne toutefois que ses collègues n’auront pas le rôle de critique d’art.

Leurs prérogatives s’arrêteront à sélectionner les oeuvres en bon état, qui ne sont ni des signes, ni des outils marketing, et qui ne comportent aucun message choquant ou troublant l’ordre public (comme les symboles de gangs). Il n’y a également aucune obligation à faire rentrer ses œuvres dans le registre.

Au-delà de la prévention de la destruction, l’intérêt de cette base de données est également de reconnecter les habitants avec ce patrimoine contemporain. « Elle doit aider tout le monde à comprendre ce qui se trouve sur nos murs » a indiqué Mark Kelly. 
 

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