Foire & Salon

À New York, l’Armory Show reprend des couleurs

Par Barthélemy Glama, correspondant à New York · lejournaldesarts.fr

Le 10 septembre 2021 - 674 mots

NEW YORK / ÉTATS-UNIS

Visiteurs et exposants – surtout américains – saluent un très beau démarrage, constate le correspondant du Journal des Arts..

Le Javits Center qui accueille l'Armory Show 2021. © Javits Center / Armory Show
Le Javits Center qui accueille l'Armory Show 2021.
© Javits Center / Armory Show

C’était encore il y a peu le plus grand vaccinodrome de la ville. Les new-yorkais venaient au Javits Center, immense parc d’exposition situé en plein cœur de Manhattan, recevoir leurs doses à la chaine. Comme un symbole du renouveau, c’est dans cette grande halle de verre et d’acier que se tient l’édition 2021 de l’Armory Show, la principale foire américaine d’art contemporain. Ce jeudi 9 septembre en a marqué le coup d’envoi : dans les allées, l’ambiance était chaleureuse, l’enthousiasme palpable.

« Le lieu est tellement plus beau, plus vaste, plus aéré, plus professionnel que les Piers » confie un galeriste, évoquant les bâtiments portuaires le long de l’Hudson River qui accueillaient encore la foire en 2019. « Ils étaient trop vétustes voire insalubres », ajoute une autre, « ici, c’est beaucoup mieux ! ». Nicole Berry elle-même, directrice exécutive de l’Armory, ne cache pas sa satisfaction : « le changement le plus enthousiasmant, c’est qu’ici tous nos exposants sont regroupés sous le même toit pour la première fois en plus de dix ans ».

La configuration de l’espace, confiée à l’agence Frederick Fisher and Partners, répartit les 157 stands en cinq grandes sections : « Focus », agencée par Wassan Al-Khudhairi du Musée d’art contemporain de Saint Louis (Missouri), questionne de grands enjeux contemporains ; « Presents » met en lumière de jeunes galeries émergentes ; « Platform », conçue par Claudia Schmuckli du Musée des Beaux-Arts de San Francisco, occupe l’agora centrale ; « Solo », comme son nom l’indique, met en avant dix présentations chacune centrées sur un artiste unique ; « Galleries », enfin, la plus importante, accueille les grands noms du secteur.

55 exposants, pour la plupart européens, ont quant à eux dû se contenter de la salle d’exposition en ligne, les restrictions à l’entrée aux États-Unis des voyageurs en provenance de l’espace Schengen leur rendant souvent le voyage impossible. « C’est plus que jamais la foire des new-yorkais », commente Sébastien Janssen de la galerie belge Sorry We’re Closed, qui a réussi, lui, à obtenir de l’ambassade une « National Interest Exemption » pour venir à New York.
« C’est important d’être présent ici, c’est un grand rendez-vous », se félicite-t-il, saluant « l’énergie positive, l’enthousiasme des gens ». À la fin de cette première journée, il a déjà vendu près de la moitié des grandes peintures abstraites de Matt Kleberg qu’il présente, conçues spécifiquement pour ce stand de l’Armory tout en longueur.

« Rien ne remplacera le fait de voir les œuvres en personne »

Si quelques noms célèbres brillent par leur absence (Pace, Gagosian Hauser & Wirth et Jeffrey Deitch, notamment) et que nombre d’exposants se montrent peu convaincus par le choix de la date de cette nouvelle édition qui tombe en pleine période de rentrée, c’est d’abord un sentiment heureux qui l’emporte sur les stands et dans les allées. « Quelle joie de revoir du monde ! » s’exclame Lisa Spellman, fondatrice de la 303 Gallery de New York. « Rien ne remplacera le fait de voir les œuvres en personne » acquiesce Ebony L. Haynes, qui s’apprête à diriger le nouvel espace de la galerie Zwirner à Tribeca.

Partout, les ventes semblent au rendez-vous, pour des prix atteignant les 60 000 dollars (50 000 euros). Anna Fisher, directrice des ventes de la galerie Victoria Miro, se dit « très contente » de ce premier jour : elle a déjà vendu quasiment l’ensemble des peintures d’Hernan Bas, de Kudzanai-Violet Hwami et Doron Langberg présentées sur son stand. 

La journée s’est conclue avec la remise de deux grands prix : le Prix Pommery, d’une valeur de 20 000 dollars (17 000 euros), attribué à la galerie Jane Lombard de New York pour sa présentation des grandes fresques en carton aux motifs assyriens de Michael Rakowitz intitulées The Invisible Enemy Should Not Exist, Room F, Section 1, Northwest Palace of Nimrud (2019) ; et le Armory Presents Booth Prize, qui rembourse les frais de location de stand à la galerie SARADIPOUR Art de Téhéran pour son exposition de la série We Keep Reviewing de Moslem Khezri (2019-2020), un ensemble de peintures montrant des scènes de classe dans une école iranienne pour garçons.

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