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L’arrivée d’Art Basel satisfait les grandes galeries

Par Christine Coste · Le Journal des Arts

Le 3 février 2022 - 699 mots

PARIS

Le remplacement de RX France par le groupe MCH est accueilli favorablement par les marchands, qui s’interrogent cependant sur la place qui sera allouée aux galeries françaises.

Marc Spiegle © Art Basel, 2019
Marc Spiegler.
© Art Basel, 2019

Paris. Dès l’annonce de l’installation d’Art Basel au Grand Palais, le galeriste David Zwirner publiait un communiqué enthousiaste : « Il était clair pour moi depuis cinq ans, et bien sûr surtout depuis l’avènement du Covid-19, que le modèle des foires d’art allait connaître des changements et des consolidations […]. Si la transition d’une foire régionale à une foire véritablement internationale nécessitera certainement une adaptation pour ceux qui participent à la Fiac depuis des années, je suis sûr que le passage à Art Basel sera formidable […]. Je suis personnellement ravi de ce changement. » En France, les réactions des galeristes ont fusé tout aussi rapidement et, dans l’ensemble, elles ne cachaient pas leur satisfaction.

« On quitte une organisation qui s’intéressait peu aux besoins et aux demandes des galeries de la scène française pour une autre ultra-professionnelle qui aura à cœur de les satisfaire. À la fin, nous sommes gagnants et Paris bénéficiera d’une foire qui la placera au niveau de Bâle, Miami et Hongkong. La Fiac a fait son temps. RX France était devenue une structure vieillotte et inadaptée. Il n’y a pas à la regretter », souligne Daniel Templon avec son franc-parler habituel.

« On ne ressent pas d’émotions pour RX », reconnaît Florence Bonnefous, cofondatrice et directrice d’Air de Paris. La sortie de la Fiac du Grand Palais et la question de son devenir, ou de sa disparition, ne provoquent guère, c’est peu dire, de consternation chez ses exposants tant les griefs contre RX France se sont accumulés ces derniers temps, « mais pas contre l’équipe de la Fiac, ni Jennifer Flay », précise-t-on régulièrement.

Inquiétudes des petites et moyennes galeries

« La tristesse de voir disparaître la marque » s’exprime davantage en revanche. « Car la plupart des galeristes de ma génération, et même plus jeunes, ont été bercés par cette grande foire internationale », précise Georges-Philippe Vallois. « Mais ce qui m’intéresse maintenant en tant que président d’honneur du Comité professionnel des galeries d’art (CPGA), c’est l’attention que portera Art Basel aux particularismes des galeries et de la scène françaises, et qu’ils soient représentés au sein de la future foire. On le vérifiera vite quand on connaîtra le nom de la personne choisie pour la direction artistique et la composition du comité de sélection. »

Dès le choix de la Réunion des musées nationaux-Grand Palais rendu public, Marc Spiegler, patron d’Art Basel, s’est voulu rassurant sur ce point dans un communiqué envoyé aux galeries. « En associant l’histoire d’Art Basel et le patrimoine culturel de Paris, l’ambition est de lancer un nouvel événement qui rassemble des artistes, des collectionneurs, des conservateurs et des galeristes du monde entier et fédère les acteurs culturels parisiens bien au-delà du Grand Palais. »

La RMN-GP et la direction générale de la création artistique au ministère de la Culture se sont engagées auprès du CPGA « à être attentifs à l’attention portée par Art Basel à la scène française et à l’accroissement du coût d’un stand induit par l’augmentation de la redevance qui, nous dit-on, devrait être de 10 % en raison d’un renforcement des services », signale la galeriste Marion Papillon, présidente du CPGA.

Reste à savoir si la présence de galeries au sein du conseil d’administration de la RMN-GP, souhaitée et demandée par le CPGA, sera au programme du prochain conseil d’administration de l’établissement. « La RMN-GP organise des salons essentiellement d’art et les expositions impliquent de plus en plus les galeries », rappelle Marion Papillon pour justifier sa demande.

À neuf mois de l’inauguration par Art Basel de sa nouvelle foire, demeure avant tout, pour les petites et moyennes galeries françaises, la question de la place qui leur sera accordée par cette nouvelle foire. À la différence des marchands habitués des grandes foires internationales et en lien avec leurs organisateurs, elles se montrent plus prudentes dans leurs commentaires et n’ont pas envie de s’exprimer au grand jour. Au-delà des garanties apportées par le groupe MCH, la première édition sera éloquente sur le positionnement d’Art Basel, disent-ils. D’autant que les espaces du Grand Palais Éphémère sont réduits et les demandes de galeries étrangères devraient être bien plus nombreuses que d’habitude.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°582 du 4 février 2022, avec le titre suivant : L’arrivée d’Art Basel satisfait les grandes galeries

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