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En Flandres, un prêt à taux zéro pour développer le marché de l’art local

Par Sindbad Hammache · lejournaldesarts.fr

Le 12 juin 2019 - 466 mots

FLANDRES / Belgique

Le programme Kunst Aan Zet veut démocratiser l’achat d’art et soutenir la création locale.

Sven Gatz, ministre flamand de la Culture © Photo Paul Van Welden
Sven Gatz, le ministre flamand de la Culture.

En Belgique, le gouvernement de la région Flandres veut inciter les apprentis collectionneurs à se lancer dans l’acquisition d’une œuvre, grâce à un programme de prêt à taux zéro. Seule restriction, mais de taille, il est réservé à l’achat d’œuvres d’artistes locaux.
 
Mis en place en septembre 2019, le programme Kunst Aan Zet (Au tour de l’art) offre un prêt de 500 à 7 000 euros sans intérêts. Remboursable en deux ans, ce prêt destiné aux particuliers permet d’acquérir une œuvre d’art réalisée par un artiste qui vit et travaille en Flandres ou dans la région de Bruxelles. La banque sociale et solidaire Hefboom, spécialisée dans le microcrédit, est déléguée pour mettre en œuvre le dispositif. Les futurs acquéreurs pourront acheter des œuvres d’art dans des galeries partenaires du programme, ou directement auprès des artistes

Pour le ministre de la culture flamand, Sven Gatz, Kunst Aan Zet doit aider à la démocratisation des acquisitions d’art : « Tout le monde devrait avoir l’opportunité d’acheter une œuvre d’art, même si vous n’êtes pas un expert ou si votre budget est serré. Ce nouveau dispositif va aller dans ce sens. » assurait-il lors de l’annonce officielle du projet, le 6 mai dernier. Le programme va de pair avec une seconde initiative, qui offre des prêts avantageux aux professionnels de la culture souhaitant développer un projet.

Le dispositif devrait aider de jeunes artistes qui connaissent souvent des difficultés pour vivre de leur pratique : un communiqué du Flanders Art Institute rappelle que les artistes visuels ont les plus bas revenus du secteur artistique, gagnant en moyenne 15 000 euros par an durant les 15 premières années de leur carrière. Kunst Aan Zet pourrait leur permettre des revenus plus réguliers, et plus importants.

De tels programmes ont, semble-t-il, déjà fait leurs preuves au Pays-Bas ou au Royaume-Uni. Lancé en 2004 par le Arts Council, l’initiative Own Art a été bénéfique pour les acheteurs comme pour les artistes britanniques. Suivant le même principe qu’en Belgique, elle offre des prêts sans intérêts entre 100 et 2500 livres. Dix ans après son lancement, Own Art a permis d’injecter 25 millions de livres dans le marché artistique local, dont 15 directement destinés aux artistes. Côté acheteurs, 30 000 particuliers avaient bénéficié du programme en 2014, dont un quart touchaient un revenu annuel inférieur à la moyenne nationale. 

En France, la ministre de la culture Christine Albanel avait envisagé la mise en place d’un tel dispositif, dans le cadre du rapport Bethenod. La ministre avait finalement écarté cette idée. L’intérêt d’une telle offre réside moins dans le taux d’intérêt nul (les crédits sont très peu chers en ce moment), que dans l’échelonnement des paiements, une facilitée souvent pratiquée par les galeries.

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