Economie

A Sydney, un projet de prêt à taux « zéro » permettant aux particuliers d’acquérir une œuvre d’art

Par Nathalie Eggs · lejournaldesarts.fr

Le 17 septembre 2014 - 497 mots

SYDNEY (AUSTRALIE) [17.09.14] – Alors que les ventes d’art contemporain peinent à décoller en Australie, une mesure a été proposée au conseil municipal de la ville de Sydney lundi soir afin de faciliter l’acquisition d’œuvre d’art pour les particuliers.

Sur le modèle de programmes existants au Royaume-Uni ou au Pays-Bas, une compagnie australienne privée propose d’établir des prêts à taux « zéro » pour les particuliers souhaitant acheter des œuvres d’art auprès de galeries. Spécialisée dans les médias numériques et l’édition et notamment connue pour la production d’Art Month, le Festival annuel d’art contemporain de Sydney, la compagnie Group 10 a soumis son projet à délibération des conseillers municipaux.

Contrairement aux programmes britannique Own Art ou australien COLLECT Art Purchase Scheme, cette initiative serait financée à partir de fonds privés autre qu’une banque. Mais elle nécessite néanmoins un investissement initial de la Ville. Le programme prévoit en effet un capital de départ de 60 000 dollars australiens (42 000 euros) financé par la Ville de Sydney. Ce montant serait alloué dans le cadre du programme Creative City Cultural Policy and Action Plan, lancé cette année par la ville.

« Le prix de l’art est à première vue assez élevé et à mon sens il n’existe pas d’autre industrie qui n’offre pas de crédit » a confié Paul Becker, le directeur de Group 10, au journal The Sydney Morning Herald. D’après lui, il y a tellement de barrières pour entrer dans l’art contemporain que son idée en fait tomber certaines.

Le projet prévoit des paiements échelonnés pour le client qui décide d’acquérir une œuvre d’art dans une galerie. Ce n’est pas la galerie qui fait une avance, c’est la compagnie Group 10 qui paye la totalité du prix dans un délai de deux semaines, à un prix préférentiel que lui accorde la galerie. C’est sur cette différence de prix que Group 10 réalise sa marge.

Alors que le modèle proposé par le gouvernement via COLLECT Art Purchase n’a fait l’objet d’aucun défaut de paiement – sur 1 893 prêts accordés -, Paul Becker est bien conscient des risques en jeu. Selon lui, les galeries se sont montrées intéressées par le projet. Si le succès le lui permet, il élargira l’initiative à l’ensemble de l’Etat et du pays...

Cette idée avait été étudiée en 2008 en France par une commission constituée par la ministre de la Culture de l’époque, Christine Albanel, et avait ainsi conclu :
« Ces exemples [, l’initiative Own Art lancée par le Arts Council England, et d’autres] ne sont pas apparus pertinents aux membres de la mission. Bien souvent, en effet, notamment dans des gammes de prix peu élevés, l’échelonnement des paiements accordé par les galeries constitue un élément très fort de la relation qu’elles établissent avec leurs clients, un outil de négociation et de fidélisation. La mise en œuvre d’un tel mécanisme, au demeurant peu intéressant lorsque les œuvres concernées sont à un prix modeste, risquerait de priver les galeries d’un tel outil. »

Légende photo

Sydney - © Photo RaminusFalcon - 2008 - Licence CC BY-SA 3.0

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