Art contemporain

Un été au Havre : faire le plus avec moins

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 8 septembre 2020 - 423 mots

LE HAVRE

Malgré le Covid, la troisième édition de la manifestation havraise tient toutes ses promesses, fidèle à son principe de parcours à la rencontre de l’art contemporain et du patrimoine.

Rainer Gross, L'Endroit et l'envers, 2020. © Photo Philippe Breard/Ville du Havre
Rainer Gross, L'Endroit et l'envers, 2020.
© Photo Philippe Breard/Ville du Havre

Le Havre. Non content d’avoir donné un (ex)Premier ministre à la France, Le Havre est aussi un laboratoire de rénovation urbaine par la culture. La ville d’Édouard Philippe organise la troisième édition de son rendez-vous estival qui mêle art urbain, patrimoine, expositions et animations dans un contexte sanitaire tout aussi singulier que la ville elle-même – détruite pendant la guerre et reconstruite par Auguste Perret.

Covid oblige, les festivités et nouvelles productions ont été réduites sans réellement affecter la portée de la manifestation. L’idée toute simple – et c’est en cela que Le Havre est un laboratoire – est d’avoir conservé les installations précédentes, qui pour la plupart sont placées judicieusement à proximité de lieux patrimoniaux. De sorte qu’il suffit de quelques œuvres nouvelles pour faire événement auprès des touristes et des habitants ; les premiers découvrent les œuvres des années précédentes tandis que les seconds se livrent à un exercice de comparaison entres les productions passées et récentes.

Les six nouvelles œuvres de la « collection 2020 », comme elles sont nommées, n’ont pas toutes la même force que La Catène de containers (2017) de Vincent Ganivet (né en 1976). Devenue une forme de tour Eiffel pour les Havrais, l’œuvre spectaculaire et joyeuse s’est imposée tant dans leur imaginaire que physiquement sur l’un des quais, au point d’avoir transformé radicalement les lieux.

Les œuvres prennent possession de la ville

La plus sensationnelle est l’intervention de Rainer Gross (né en 1953 à Berlin) sous forme de branches végétales monumentales qui courent sur l’austère façade orthogonale de l’hôtel de ville. D’autres sont plus anecdotiques comme cette pluie de fleurs de Claude Lévêque (né en 1953) au-dessus du chœur de l’église Saint-Joseph ou cette caravane qui s’élève dans le ciel grâce à un cric géant (Benedetto Bufalino né en 1982).

« L’inscription du centre-ville sur la liste de l’Unesco et cette manifestation annuelle ont incontestablement changé l’image de la ville », affirme Jean Blaise, le maestro derrière la programmation, qu’Édouard Philippe est allé chercher à Nantes où il a été et est toujours le chef d’orchestre de la spectaculaire transformation de la cité. On voit bien la fierté des Havrais lorsqu’ils voient des touristes arpenter l’un des quatre circuits patrimoniaux jalonnés d’installations contemporaines, une carte à la main. L’un de ces circuits passe par la plage, rappelant fort opportunément que Le Havre peut être aussi attrayante que Deauville ou Trouville.

Un été au Havre,
jusqu’au 4 octobre, dans différents lieux de la ville, point d’accueil, 125 rue Victor-Hugo, place Perret, 76600 Le Havre.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°550 du 4 septembre 2020, avec le titre suivant : Un été au Havre : faire le plus avec moins

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