L’ancien directeur de la Fiac puis administrateur à la Pinault Collection doit montrer l’utilité d’un opérateur que la Cour des comptes veut supprimer.

Fusible ou lassitude ? Béatrice Salmon (65 ans) ne fera pas de troisième et dernier mandat à la tête du Cnap où elle avait été nommée en 2019. Alors que son deuxième terme se terminait en octobre c’est finalement Martin Bethenod qui est désigné pour lui succéder. L’auteur du rapport sur le soutien à la scène française commandé par Rachida Dati apparaît comme l’homme de la situation alors que la Cour des comptes vient de recommander la supprimer le Cnap dans un rapport qui a fait beaucoup de bruits.
« Je n’étais pas au courant du rapport de la Cour au moment [en juillet] où j’ai remis mon rapport » explique-t-il au Journal des Arts. Mais le ministère de la Culture connaissait lui les grandes lignes du rapport et le sonde sur son intérêt pour la direction du Cnap. « J’ai pris le temps de la réflexion puis à la rentrée j’ai indiqué au ministère que cela m’intéressait » ajoute-t-il.
Sa nomination, qui s’est faite manifestement sans appel à candidatures et processus de sélection, se veut un signal fort envoyé à la profession sur le devenir du Cnap. Le ministère avait déjà indiqué qu’il ne voulait pas suivre les recommandations de la Cour et au contraire donner un rôle plus proéminent au Cnap dans le soutien à la scène française, aux côtés du Centre Pompidou et du Palais de Tokyo. Un rôle d’autant plus important que le Centre Pompidou est fermé pour au moins 5 ans et que le Palais de Tokyo risque également de fermer pour un minimum de 18 mois en 2027.
La feuille de route de Martin Bethenod n’est pas simple, il lui faut réussir le déménagement dans le nouveau site de Pantin fin 2026 et montrer que le Cnap a une utilité. « Le plan de Rachida Dati sur le soutien à la scène française issu de mon rapport sera un peu ma feuille de route » explique-t-il. Son expérience va l’aider. À 60 ans, ce proche de Jean-Jacques Aillagon affiche un parcours professionnel dense et varié. Il commence sa carrière à la direction des affaires culturelles de Paris, puis suit son mentor au Centre Pompidou d’abord en tant que chef de son cabinet puis directeur des éditions. Après un passage par la presse et au ministère de la Culture, il devient en 2004, et jusqu’en 2010, le commissaire général de la Fiac. À cette époque, la ministre Christine Albanel lui commande déjà un rapport sur le marché de l’art. Puis il rejoint François Pinault en tant qu’administrateur du Palazzo Grassi et de la Pointe de la douane à Venise et par la suite prend en charge l’ouverture de la Bourse de commerce. Après son départ en septembre 2021 quelques mois après l’ouverture des lieux, il devient consultant.
Le parcours de Béatrice Salmon est plus ancré dans le public. Elle a alterné les missions au ministère de la Culture - d’abord à la Drac de la région Centre puis Rue de Valois à l’inspection générale de la création artistique - et les postes dans les musées. Elle a été conservatrice au Musée national d’art moderne, puis directrice du Musée des beaux-arts de Nancy et enfin longtemps (de 2000 à 2013) directrice du Musée des arts décoratifs à Paris.
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Martin Bethenod remplace Béatrice Salmon au Cnap
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