BRUXELLES / BELGIQUE
La ville ferme purement et simplement le centre renommé qui emploie 20 salariés pour des raisons budgétaires.

Coup de tonnerre au-dessus de la place Sainte Catherine à Bruxelles. Mercredi 3 décembre, le bourgmestre a annoncé que la Centrale for Contemporary Art fermerait ses portes en février prochain. La décision soudaine est d'autant plus inattendue pour le centre d'art contemporain de la ville de Bruxelles qu'il s'apprêtait à célébrer ses 20 ans avec un programme copieux et que l'institution avait bénéficié, en octobre 2024, d'un sérieux lifting après six mois de travaux.
Pour le bourgmestre Philippe Close, cette fermeture est motivée par les économies indispensables à réaliser dans le budget de la ville. La Centrale, c'était plus de 500 000 euros de subventions annuelles, auxquelles s'ajoutaient les salaires d'une vingtaine de membres du personnel. « On vit une crise budgétaire, le service culture fait partie de l’ADN de la Ville de Bruxelles. Ce n’est pas le personnel qui est en cause. On a dû faire un choix pour préserver le reste des institutions » a déclaré Philippe Close au micro de BX1.
La ville explique avoir décidé de concentrer ses moyens d’action dans ses différents centres culturels, musées et théâtres, de préserver les politiques de proximité avec les habitants et dès lors de rationaliser ses infrastructures culturelles.
« On ne sait pas pourquoi ni comment la décision a été prise. On nous a juste dit que c'était sans appel. C'est une catastrophe collective pour les artistes, le public et tout l'écosystème artistique à Bruxelles. » réagit Tania Nasielski, directrice artistique à la Centrale.
Inauguré en 2006 dans les murs de la première centrale électrique de Bruxelles construite en 1892, le centre d'art, situé en plein centre-ville, a joué un rôle d'aimant sur la scène bruxelloise des arts plastiques. Au-delà de ses expositions monographiques ou thématiques et de ses projets multidisciplinaires avec des artistes confirmés belges ou internationaux, l'institution marquait aussi son soutien à la création émergeante au sein de ses espaces Centrale Vitrine, Centrale Lab et Centrale Box. À côté de son programme d'expositions, elle a veillé à développer des ateliers, des programmes de médiation à destination d'un public très diversifié et a entretenu une collaboration soutenue avec les écoles supérieures d’art bruxelloises.
La fermeture de la Centrale est à placer dans un grignotage général des financements publics destinés à la culture et aux arts plastiques en particulier. En 2025 déjà, le budget culturel de la ville de Bruxelles avait été réduit de 15 à 20 %. A un autre niveau de pouvoir, la fédération Wallonie Bruxelles a annoncé, en mars dernier, que le secteur des arts plastiques sera placé sous moratoire avec un gel total des financements pour 3 ans durant lesquels aucune reconnaissance de nouveaux opérateurs ne sera possible.
Si le futur du lieu et de ses équipes s'inscrit encore en pointillé, il reste encore au public un peu plus de deux mois pour voir ou revoir la belle exposition contemplative et délicate, consacrée à Michel Couturier, poète des non-lieux.
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Bruxelles va fermer la Centrale, son centre d'art contemporain
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