Italie - Art contemporain - Disparition

Décès de Marisa Merz, unique figure féminine de l’Arte Povera

Par Antonin Gratien · lejournaldesarts.fr

Le 24 juillet 2019 - 357 mots

TURIN / ITALIE

La femme de Mario Merz avait été récompensée pour l’ensemble de sa carrière par un Lion d’or à la 55e Biennale de Venise.

Marisa Merz - Photo Gianfranco Gorgoni - Courtesy Fondazione Merz
Marisa Merz
© Gianfranco Gorgoni
Courtesy Fondazione Merz

« Les contributions de Marisa Merz à l’histoire de l’art sont multiples, et sa disparition laissera un grand vide », a déploré la Gladstone Gallery à l’annonce du décès de l’artiste qu’elle représentait. Marisa Merz, créatrice énigmatique et membre longtemps éclipsée de l’Arte Povera, est décédée le vendredi 19 juillet. Elle avait 93 ans.

Marisa Merz (1931-2019), Sans titre, oeuvre en aluminium suspendue, exposée en 1966 au domicile de l'artiste et acquise par la Tate Modern en 2009 - Photo Marie-Lan Nguyen
Marisa Merz (1931-2019), Sans titre, oeuvre en aluminium suspendue, exposée en 1966 au domicile de l'artiste et acquise par la Tate Modern en 2009.

Marisa Merz est née en 1926 dans la ville industrielle de Turin, au nord de l’Italie. Diplômée en architecture, ce n’est qu’aux alentours de la quarantaine que sa carrière dans les arts graphiques a débuté. Ses premiers travaux, les « Living Sculptures », étaient des structures d’aluminium en suspension. Elles ont été remarquées lors d’une exposition organisée dans le domicile de l’artiste en 1966, et comptent parmi ses pièces les plus emblématiques. 

Avec son époux Mario Merz, disparu en 2003, Marisa Merz a participé en 1968 à l’exposition pionnière « Arte Povera + Azione Povera » organisée sur la plage d’Armalfi par le critique d’art Germano Celant qui introduisit l’expression « Arte Povera ». Celle-ci fait référence à l’emploi de matériaux « humbles » (sable, goudron…) alors inhabituels dans le monde de l’art.

La production de Marisa Merz, majoritairement conçue dans son studio turinois, comprend des trames aux fils de cuivres et de nylon, des installations entremêlant plusieurs artefacts, des portraits archaïques sculptés en terre crue ainsi que des peintures de visages féminins.

Une exposition à la Documenta 9 de Cassel en 1992 suivie de monographies au Centre Georges-Pompidou en 1994 puis au Stedelijk Museum deux ans plus tard ont consacré la réputation de Marisa Merz à l’international. L’ensemble de son œuvre a été récompensée par un Lion d’Or durant la Biennale de Venise de 2013. 4 ans après, son travail faisait l’objet d’une rétrospective au Metropolitan Museum de New York.

Les œuvres de l’artiste sont régulièrement exposées dans la Fondazione Merz, un centre culturel turinois fondé en 2005 et présidée par leur fille, Beatrice.

Les funérailles de Marisa Merz ont eu lieu mardi 23 juillet dans l’Eglise Saint-Laurent, à Turin.

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