Politique

Un artiste contestataire russe affirme avoir mis en ligne la vidéo intime de Griveaux

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 14 février 2020 - 441 mots

PARIS

L'artiste contestataire russe Piotr Pavlenski, qui avait incendié la façade d'une succursale de la Banque de France en 2017, a affirmé avoir mis en ligne la vidéo à caractère sexuel qui a entraîné le retrait de la candidature de Benjamin Griveaux à la mairie de Paris.

Piotr Pavlenski
Piotr Pavlenski, après s'être coupé un bout d'oreille en 2014

« Il affirme tenir cette vidéo d'une "source" qui avait une relation consentie avec Benjamin Griveaux », écrit sur son site internet le journal Libération, qui a eu un entretien téléphonique jeudi soir avec l'artiste réfugié en France. Ce dernier dit avoir voulu ainsi « dénoncer l'hypocrisie » de Benjamin Griveaux. « C'est quelqu'un qui s'appuie en permanence sur les valeurs familiales, qui dit qu'il veut être le maire des familles et cite toujours en exemple sa femme et ses enfants. Mais il fait tout le contraire », a affirmé Pavlenski à Libération. « Ça ne me dérange pas que les gens aient la sexualité qu'ils veulent, ils peuvent même baiser des animaux, pas de problème, mais ils doivent être honnêtes », a-t-il poursuivi. « Lui veut être le chef de la ville et il ment aux électeurs. Je vis désormais en France, je suis Parisien, c'est important pour moi », a ajouté le Russe de 35 ans.

Un site a diffusé mercredi soir une vidéo intime et des messages connotés adressés à une femme, affirmant qu'ils émanaient de l'ancien porte-parole du gouvernement. Ils ont été relayés peu à peu jeudi sur les réseaux sociaux, poussant Benjamin Griveaux à se retirer de la course à la mairie de Paris vendredi matin. Sur ce site, le texte accompagnant la vidéo est signé "Piotr Pavlenski".

Pavlenski a été condamné en janvier 2019 à trois ans de prison, dont 2 ans avec sursis, pour avoir incendié la façade d'une succursale de la Banque de France dans la capitale en octobre 2017. Lui et son ex-compagne Oksana Chaliguina, qui ont obtenu l'asile politique en France en mai 2017, entendaient ainsi dénoncer la présence de la Banque de France sur la place de la Bastille. Il s'agissait selon eux d'une performance artistique intitulée Eclairage.

Pavlenski s'est fait connaître en défiant régulièrement les autorités russes : il a notamment arrosé d'essence et incendié les portes du siège de l'ex-KGB à Moscou. En 2012, il s'était cousu les lèvres en soutien aux Pussy Riot, un groupe de jeunes femmes condamnées en Russie à deux ans de camp pour avoir « profané » la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou au cours d'une « prière punk » qui critiquait ouvertement le président Vladimir Poutine. En juin 2016, Pavlenski, qui se revendique de « l'art politique", avait fait sept mois de détention puis avait été condamné à une amende pour avoir « endommagé » la Loubianka, siège historique des services de sécurité russes.

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