États-Unis - Libye - Restitutions

L’État de New York restitue deux statues grecques à la Libye  

Par Paul Bérat · lejournaldesarts.fr

Le 5 avril 2022 - 399 mots

NEW YORK / ÉTATS-UNIS

Les deux statues proviennent d’un probable vol commis dans la nécropole de Cyrène dans les années 1980-1990. 

Buste de femme voilée, c. -350 avant J.-C. © Manhattan District Attorney’s Office
Buste de femme voilée, c. -350 avant J.-C.
© Manhattan District Attorney’s Office

Le bureau du procureur du comté de New York, à Manhattan, vient de rendre à la Libye deux bustes en marbre de la Grèce antique. L’un d’eux se trouvait au Metropolitan Museum of Art

Les deux bustes, l’un d’un homme barbu et l’autre d’une femme voilée, proviennent de la cité portuaire de Cyrène, au nord de la Libye. Autrefois colonie grecque, Cyrène a donné son nom à la région de la Cyrénaïque. Son site archéologique, classé au patrimoine mondial de l’Unesco en 1982, a souffert de nombreux pillages dans les années 1980-1990. C’est là, à cette période, qu’ont probablement été volés les deux bustes que l’État de New York restitue aujourd’hui à la Libye. 

Le buste de la femme voilée était exposé au Metropolitan Museum of Art depuis 1998. Il ne lui appartenait pas. Il lui avait été prêté par une personne dont la police de New York a gardé le nom secret. Selon les enquêteurs, il pourrait avoir été mis sur le marché par un certain « Emile Saad », condamné en Egypte, en 2000, pour trafic de biens culturels. 

Scott R. Wilson, l’avocat de celui qui a prêté le buste de la femme voilée au Metropolitan Museum of Art, a déclaré, dans un communiqué, que son client ignorait que la sculpture provenait d’un vol mais que de telles saisies pourraient avoir, à terme, un « effet dissuasif sur les prêts »

La police new-yorkaise refuse de dévoiler la provenance de l’autre buste, celui de l’homme barbu, dont on ne sait presque rien, si ce n’est qu’il provient, avec le buste de la femme voilée, de Cyrène. Les sculptures de la cité grecque de Cyrène ayant des caractéristiques bien déterminées, il était possible pour la police de les identifier.  

« Ces artefacts sont des fenêtres sur des milliers d’années de culture et méritent d’être renvoyés dans leur pays d’origine » a déclaré le procureur du comté de New York Alvin L. Bragg Jr. « Nous ne permettrons pas à New York d’être une plaque tournante pour le trafic d’antiquités et nous continuerons à réprimer le pillage et la contrebande à travers le monde », a-t-il ajouté. 

L’État de New York n’est pas à sa première restitution d’œuvres antiques à la Libye. En 2019, il lui a retourné deux autres statues de femmes voilées venues également de Cyrène. 
 

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