Distinction - Sciences

Le Nobel de médecine Svante Pääbo se voit en « archéologue » du génome

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 4 octobre 2022 - 405 mots

LEIPZIG / ALLEMAGNE

Le scientifique suédois Svante Pääbo, couronné lundi par le prix Nobel de médecine pour son travail de pionnier sur la paléogénomique, a comparé ses recherches à des « fouilles archéologiques dans le génome humain » pour mieux comprendre la physiologie de l'homme actuel.

Svante Pääbo. © Duncan Hull, 2016, CC BY-SA 3.0
Svante Pääbo.
Photo Duncan Hull, 2016

« C'est comme si vous faisiez des fouilles archéologiques pour découvrir le passé, nous faisons en quelque sorte des fouilles dans le génome humain », a expliqué M. Pääbo, lors d'une conférence de presse en Allemagne où il travaille et réside.

Fondateur de la paléogénomique, le Suédois de 67 ans a notamment réalisé le séquençage du génome de l'Homme de Néandertal et exploré les différences génétiques entre Homo Sapiens et ses lointains ancêtres.

Directeur depuis plusieurs années de l'Institut Max Planck d'anthropologie évolutive à Leipzig (est), Svante Pääbo a dit « n'avoir pas encore tout à fait digéré » son prix, ayant d'abord cru à « une farce » de ses collègues.

Ses recherches en paléogénomique débutées il y a trente ans étaient initialement « une passion, une sorte de hobby » et la discipline « a été considérée pendant assez longtemps comme une sorte de curiosité », a-t-il confié. « C'est maintenant reconnu comme une direction de recherche sérieuse », a ajouté le lauréat.

Reconstituer le patrimoine génétique d'humains éteints voici des milliers, voire des dizaines de milliers d'années peut aider à comprendre la biologie de l'homme moderne. « Nous avons maintenant une certaine capacité à remonter dans le temps et à suivre réellement l'histoire génétique et les changements génétiques », estime le chercheur. « Ce qui m'intéresse particulièrement en ce moment, ce sont les changements génétiques qui sont apparus dans la lignée humaine depuis que nous nous sommes séparés de l'Homme de Néandertal », a déclaré M. Pääbo.

Et parmi ces changements, certains sont peut-être importants pour répondre à la « plus grande question » de l'histoire de l'humanité : « Pourquoi l'homme est devenu l'homme moderne - et non pas un autre type d'homme - générant des millions et des milliards d'individus et de grandes sociétés ? »

Il a également mentionné les débouchés médicaux de ses recherches, à l'image du travail signé en 2020, avec d'autres chercheurs, qui a mis en évidence la présence d'une portion particulière d'ADN, héritée de l'Homme de Néandertal, chez les malades les plus graves du Covid. Ces recherches se poursuivent afin d'essayer de comprendre « quelle est la différence fonctionnelle » entre « cette variante néandertalienne et cette variante moderne ». « Cela pourrait alors conduire à de meilleurs traitements » du Covid, a souligné le chercheur.

Cet article a été publié par l'AFP le 3 octobre 2022.

Thématiques

Tous les articles dans Actualités

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque