États-Unis - Faux - Justice

Le FBI enquête sur les Basquiat inédits d’Orlando

Par Paul Bérat · lejournaldesarts.fr

Le 1 juin 2022 - 404 mots

ORLANDO / ÉTATS-UNIS

Le musée de Floride expose vingt-cinq œuvres inconnues de Basquiat à l’authenticité contestée et à la provenance curieuse.

Aaron de Grof présentant l'exposition consacrée à Jean-Michel Basquiat au musée d'Orlando © Orlando Museum of Art
Aaron de Grof présentant l'exposition consacrée à Jean-Michel Basquiat au musée d'Orlando.
© Orlando Museum of Art

Selon le New York Times, le FBI mènerait une enquête sur les vingt-cinq œuvres attribuées à Jean-Michel Basquiat (1960-1988) et présentées à l’Orlando Museum of Art (Floride) à l’occasion d’une exposition sur le peintre. Bien que le musée en certifie la provenance, les spécialistes du peintre américain doutent sérieusement de leur attribution à Basquiat. 

D’après le musée, les œuvres en question auraient été peintes par Jean-Michel Basquiat en 1982 lorsqu’il était à Venice (Californie). L’artiste les aurait vendues au scénariste Thad Mumford (1951-2018) pour l’équivalent de 4 000 euros. Elles auraient dormi dans un entrepôt de Los Angeles pendant quelques temps. Et en 2012, le contenu du box dans lequel les peintures étaient mêlées à d’autres objets aurai été saisi puis vendu aux enchères. Deux individus, William Force et Lee Mangin en aurait fait l’acquisition pour 13 000 euros. Le conservateur Diego Cortez et l’historienne Jordana Moore Saggese les ont expertisés. Cependant certains n’y croient pas. A commencer par John Seed, l’assistant de Jean-Michel Basquiat et le marchand d’art Larry Gagosian, qui le connaissait bien. 

Le FBI aurait entendu plusieurs membres de l’équipe du musée, dont son directeur Aaron De Groft, par ailleurs commissaire de l’exposition « Heroes & Monsters : Jean-Michel Basquiat ». Les enquêteurs lui auraient demandé de leur faire parvenir toutes les correspondances entre le musée, les propriétaires et les experts, ainsi que les dossiers d’œuvres créées pour l’occasion. 

Selon le New York Times, l’enquête viserait à déterminer si William Force et Lee Mangin se sont servis ou non de l’exposition du musée d’Orlando pour accréditer l’authentification des œuvres qu’ils avaient l’intention de vendre. Si la communauté scientifique les attribue à Basquiat, elles pourraient se vendre pour environ 90 millions d’euros. 

William Force et Lee Mangin se disent pénalisés par leurs condamnations passées (ils ont été condamnés pour trafic de stupéfiants). Richard LiPuma, l’avocat de Lee Mangin, regrette que « les erreurs passées de son client et de William Force, soient associées à leur acquisition de peintures de Jean-Michel Basquiat ». Le musée d’Orlando n’a pas souhaité faire de déclaration. Mais Jordana Moore Saggese a dit que son rapport d’expertise avait été quelque peu déformé par William Force et Lee Mangin. Ils auraient supprimé des pages dans lesquelles elle indiquait que sur les vingt-cinq peintures en question, seules neuf pouvaient être attribuées à Jean-Michel Basquiat. 

Orlando Museum of Art. © MrX, 2007, CC BY-SA 3.0
Orlando Museum of Art.
Photo MrX, 2007

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