L’avenir du directeur des Offices de Florence fait l’objet de nombreuses spéculations

Florence, Italie. No comment. Mais surtout pas de démenti de la part de l’Allemand Eike Schmidt lorsqu’on évoque les rumeurs sur son avenir. Il achève cet automne son second mandat à la tête de la Galerie des Offices de Florence. La loi lui interdisant d’en briguer un troisième, les spéculations vont bon train sur la prochaine étape de la carrière du plus emblématique, mais surtout médiatique directeur étranger d’un musée italien.

Une carrière qui pourrait bien devenir politique. Les élections municipales ont lieu l’an prochain à Florence et la droite, à la recherche d’un nom prestigieux pour conquérir cette ville traditionnellement à gauche, souhaiterait présenter Eike Schmidt. Une candidature qui obtiendrait le satisfecit du ministre de la Culture, Gennaro Sangiuliano, et de son sous-secrétaire d’État, Vittorio Sgarbi. Excellant dans l’art de l’incohérence, les chantres d’une restauration souverainiste à la tête des grandes institutions culturelles transalpines ne s’opposent pas à ce qu’un étranger devienne le maire d’une grande ville italienne. Si le principal intéressé se refuse à toute déclaration sur ses réelles intentions, il les multiplie pour critiquer de manière plus ou moins voilée la gestion de Florence par son actuel édile. « Avant de se lancer dans une campagne électorale, Eike Schmidt devrait quitter son poste de directeur d’un musée public », le préviennent dans une lettre ouverte 70 intellectuels du monde de l’art et de la culture.

Un monde qui lui offre encore de nombreuses perspectives. En Italie tout d’abord. Ses bonnes relations avec le ministre Sangiuliano lui permettraient de remplacer le Français Sylvain Bellenger à la direction du Musée Capodimonte à Naples. Une offre qu’il a déclinée. Son désir de rester à Florence pourrait être exaucé en prenant le poste, l’an prochain, de sa compatriote Cecilie Hollberg qui dirige la Galerie de l’Académie, prochainement unie au Musée du Bargello et aux chapelles Médicis. Rien de bien exaltant cependant pour l’ambitieux Eike Schmidt qui pourrait alors tourner son regard vers l’étranger. En 2019, son arrivée à la direction du Kunsthistorisches Museum de Vienne avait été officialisée avant qu’il ne renonce à prendre ses fonctions, au dernier moment, pour demeurer à la Galerie des Offices. Cette fois, c’est un autre compatriote qu’il pourrait remplacer. Hartwig Fisher, le directeur du British Museum, a été contraint cet été de démissionner après les révélations sur une série de vols dans ses collections. Le célèbre musée serait intéressé par Eike Schmidt pour sortir de la tourmente. Un poste dont le prestige serait à la hauteur de ses ambitions.

Les noms de ceux qui dirigeront les 44 musées italiens autonomes seront bientôt annoncés. L’appel à candidatures a été publié le 16 juin dernier et s’est clos le 14 juillet. Les dossiers sont actuellement examinés par une commission de cinq experts. Jusqu’à dix candidats par musée seront sélectionnés, puis auditionnés en octobre. Ce mois-ci sera lancé le recrutement des directeurs des seize musées qui accèdent à l’autonomie, parmi lesquels les villas Médicis en Toscane ou encore le Palazzo Farnese à Caprarola. Les choix seront officialisés d’ici la mi-novembre.