Italie, un été touristique mitigé

Italie. La saison estivale italienne n’est pas terminée, mais les premiers chiffres signalent une saison en demi-teinte. L’année avait pourtant commencé sous les meilleurs auspices laissant prévoir un nombre de visiteurs record dans la Péninsule. Mais selon les chiffres du ministère du Tourisme, 50,5 millions de touristes ont passé leurs vacances dans le Bel Paese pour un total de 207 millions nuitées, soit un résultat inférieur de 3 millions comparé à celui de l’an dernier. Les stations balnéaires déplorent une contraction de 15 % des arrivées qui a été particulièrement prononcée au mois de juillet marqué par des événements climatiques extrêmes en Italie. Elle a néanmoins été compensée le mois suivant par des réservations aériennes en hausse de 20 % par rapport à août 2022, stimulée par un flux touristique international (+28 %) et notamment américain (+16 %). Si l’on considère uniquement les villes d’art – de Florence à Venise en passant par Rome, Milan ou encore Naples –, l’Italie est en tête dans l’Union européenne avec un taux de réservation sur les plateformes de voyage de 38,9 %, soit supérieur à celui de la Grèce (38,6 %), de la France (33,4 %) et de l’Espagne (31 %).

Cependant, à peine moins de 20 % des voyageurs transitant dans les aéroports étaient de nationalité italienne. L’Italie a accusé un recul de 5,7 % de touristes italiens, en raison notamment de la très forte inflation qui a érodé leur pouvoir d’achat. Les Pouilles, région phare du tourisme national, a enregistré un effondrement de près de 30 % des visiteurs nationaux.

« Le tourisme estival a résisté, mais nous sommes en deçà des attentes initiales, explique Vittorio Messina, président d’Assoturismo, la fédération italienne du tourisme. Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette situation, notamment l’inflation qui a rendu difficile pour le secteur de maintenir ses prix. » Pour conserver leurs chiffres d’affaires, de nombreuses structures touristiques ont ainsi préféré miser sur une hausse significative des prix, qui n’a pas dissuadé les touristes étrangers, plutôt que de privilégier un taux de remplissage élevé avec les nationaux.