Italie - Société

La Vénus de Botticelli transformée en influenceuse fait polémique en Italie

Par Olivier Tosseri, correspondant en Italie · lejournaldesarts.fr

Le 26 avril 2023 - 293 mots

Une campagne de publicité pour la promotion du tourisme est critiquée pour sa trivialité et son coût. 

Mise en scène de la Vénus de Botticelli dans une publicité du Ministère du tourisme italien. © Enit
Mise en scène de la Vénus de Botticelli dans une publicité du Ministère du tourisme italien.
© Enit

La Vénus de Sandro Botticelli a beau être une icône nationale dont on use et abuse dans les publicités, la patience des Italiens a des limites. C’est ce qu’a pu constater l’ENIT (Agence nationale du tourisme) dans sa nouvelle campagne de promotion pour attirer les étrangers dans la péninsule. Un non-sens, dénoncent certains alors que les maires des principales villes d’art exigent du gouvernement une loi spéciale pour justement limiter le tourisme de masse. 

Mais ce qui a soulevé une véritable polémique ce n’est pas tant le fond que la forme de cette initiative. Celle de la Vénus de Botticelli vêtue d’une minijupe ou d’un jean, conduisant une vespa, mangeant une part de pizza devant le Colisée ou se prenant en selfie sur la place Saint-Marc à Venise. La femme la plus connue de la peinture de la Renaissance italienne se mue en une influenceuse d’Instagram sous le nom de Venereitalia23. « Follow me » lance-t-elle pour promouvoir les beautés de la péninsule avec le slogan « Open to meraviglia ». 

Le coût de cette campagne, 9 millions d’euros, fait aussi débat. Un investissement disproportionné pour un personnage virtuel alors que le monde de la culture italienne est toujours à court de ressources. « Ce sont les œuvres d’art qui font la publicité de l’Italie, sans qu’il n’y ait besoin de les déguiser », fustige Vittorio Sgarbi, sous-secrétaire d’État à la Culture, s’étonnant par ailleurs du choix de la langue (l’anglais) du slogan. Les internautes ont massivement utilisé celle de Dante pour exprimer sur les réseaux sociaux leur désapprobation avec une ironie cinglante. En attendant que les visiteurs étrangers viennent ou retournent en Italie, c’est « Botticelli qui se retourne dans sa tombe ».

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