Archéologie

Grotte Chauvet, épilogue et nouveau départ

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 15 février 2019 - 525 mots

VALLON-PONT-D'ARC

La réplique de la grotte est renommée « Grotte Chauvet 2 Ardèche ». Un changement bienvenu pour relancer la fréquentation.

La Caverne du Pont d'Arc a accueilli 350 000 visiteurs en 2018
La Caverne du Pont d'Arc a accueilli 350 000 visiteurs en 2018
© Fabre-Speller Architectes Atelier 3A - F. Neau - Scäne - Sycpa. Photo : Patrick Aventurier

Vallon-Pont-d’Arc (Ardèche). C’est l’épilogue d’une bataille judiciaire qui aura duré plus de vingt-trois ans. La réplique de la grotte inaugurée en 2015, qui jusqu’à présent s’appelait « Caverne du Pont d’Arc », peut enfin porter le nom du découvreur de la grotte, [Jean-Marie] Chauvet. Elle est dorénavant dénommée : « Grotte Chauvet 2 Ardèche ».

Cet ultime épisode était prévisible depuis la transaction signée l’an dernier. Le litige portait (comme toujours en pareil cas !) sur des aspects financiers, en l’espèce la rémunération des trois découvreurs (Jean-Marie Chauvet, Eliette Brunel et Christian Hillaire). Après avoir signé la « paix des braves », ceux-ci avaient notamment obtenu auprès du gestionnaire du site, la société Kléber Rossillon, une rétribution s’élevant à 1,7 % des recettes de la billetterie. « Nous sommes bien sûr satisfaits, a commenté Jean-Marie Chauvet au Journal des Arts. C’est ce qui aurait dû être depuis le début. » Les trois « inventeurs » étaient déjà à la tâche l’an dernier en animant des visites et en donnant des conférences sur le site de la réplique (la grotte, elle, n’est ouverte que pour une poignée de chanceux et son entrée est soigneusement anonymisée).

Logo de la Caverne Chauvet 2
Logo de la Caverne Chauvet 2

Moins de visiteurs à Chauvet et Lascaux

L’impossibilité de porter le nom « Chauvet » constituait un sérieux handicap de communication pour la réplique, créant même la confusion dans l’esprit des visiteurs. Geneviève Rossillon, à qui son père a confié la présidence de la société du même nom, pousse un « ouf » de soulagement : « On est très contents de ce changement de nom, cela va nous permettre de travailler la renommée du site », explique-t-elle.

Cela sera-t-il suffisant pour remonter les chiffres de fréquentation ? Ceux-ci accusent en effet une baisse significative. Après une première chute de 503 000 à 420 000 visiteurs en 2017, la billetterie a enregistré une nouvelle baisse de 16,5 %, pour s’établir à 350 000 entrées. « Alors que la fréquentation du Musée Montmartre [à Paris] a bondi de 50 %, celle de nos sites en régions subit un recul général », précise la présidente. Fabrice Tareau, le directeur du site, a été débarqué il y a quelques jours (l’ancien directeur et son ancien employeur ne souhaitent pas commenter ce départ). Mais « Chauvet » n’est pas le seul site pariétal concerné par ce recul. Lascaux 4, la deuxième réplique, ouverte en 2017, enregistre une décrue plus forte encore : – 22 % et 380 000 visiteurs.

Outre le changement de nom, l’exploitant mise sur « sa première exposition temporaire internationale » intitulée « Des lions et des hommes, mythes félins : 400 siècles de fascination », qui ouvre le 6 avril et dure tout au long de la période estivale, période clé pour le succès de l’année. Au croisement de l’histoire de l’art et de l’histoire naturelle, la manifestation vise à faire revenir les visiteurs et à rendre l’offre plus attirante pour les primo-visiteurs.

L’enjeu dépasse la rentabilité de la réplique, c’est tout un territoire qui a besoin de cette locomotive pour se développer. Ce n’est pas pour rien que le nom de la réplique comprend le mot « Ardèche ». « Je suis très soucieux du développement de ma région », tient à préciser Jean-Marie Chauvet.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°517 du 15 février 2019, avec le titre suivant : Grotte Chauvet, épilogue et nouveau départ

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