Foire & Salon - Musée

Museum Connections reprend des couleurs

Par Alexandre Clappe · lejournaldesarts.fr

Le 19 janvier 2023 - 672 mots

PARIS

Le salon parisien qui vient de fermer ses portes retrouvait sa configuration normale et offrait un riche parterre. 

Vue de l'édition 2023 de Museum Connections. © Museum Connections
Vue de l'édition 2023 de Museum Connections.
© Museum Connections

Le 17 et 18 janvier, pour sa 27e édition, Museum Connections se tenait à nouveau dans un des pavillons de la Porte de Versailles. Après l’annulation de l’édition 2021 et le report de janvier à fin mars de celle de 2022, le salon retrouvait son créneau du mois de janvier, la période de l’année où ses clients sont le plus disponibles. 

Contrairement à ce que suggère son nom, Museum Connections vise tous les professionnels des lieux culturels et touristiques, proposant des produits et services pour des musées mais aussi les parcs d’attractions, les zoos, les demeures historiques ou les lieux patrimoniaux. Beaucoup d’entre eux étant fermés à cette période de l’année, ils ont le temps de venir arpenter les allées du salon et assister à ses nombreuses conférences et animations, ainsi qu’aux démonstrations des 330 sociétés présentes. « 30 % de nos visiteurs viennent de l’étranger, des pays limitrophes comme la Belgique, l’Allemagne ou la Grande-Bretagne, et le reste se partage de manière équivalente entre Paris et les régions » détaille la directrice de Museum Connections Claire de Longeaux, satisfaite de ce retour à la normale. 

Les conférences du salon ont donné un bon aperçu des thèmes du moment dans les lieux culturels :  l’inclusivité, le besoin constant de « repenser » l’accueil du public, et les enjeux habituels liés au développement durable - par exemple la notion d’expositions itinérantes donc « réutilisables ».  Des sujets qui font écho à la nouvelle définition du musée adoptée par l’ICOM (Conseil international des musées) lors de sa dernière conférence générale d’août 2022 : un lieu « accessible et inclusif » qui « encourage la diversité et la durabilité ». La première conférence du salon était d’ailleurs consacrée à cette nouvelle définition de l’ICOM.

Le salon se découpait essentiellement en deux parties distinctes : la partie shop consacrée aux produits proposés pour les boutiques, et la partie tech qui expose les principales innovations techniques censées améliorer l’expérience de visite. Plus de 200 stands étaient consacrés aux produits vendus en boutiques, désormais incontournables pour n’importe quel lieu de visite (le panier moyen en boutique s’approchant aujourd’hui des 20 euros).  

Décorations, souvenirs, livres, objets d’art, reproduction, bijoux, accessoires, cosmétiques, produits alimentaires, arts de la table, jeux et jouets, monnaies et médailles ; l’offre est maintenant très variée, avec la volonté pour le salon de mettre en avant la fabrication française et issue de l’artisanat. Si les artisans et vendeurs de produits ne réalisent que 20 % de leur chiffre d’affaires dans le secteur culturel, les musées, châteaux et autres parcs restent une vitrine pour leurs savoir-faire. 

L’autre grande partie du salon était occupée par des entreprises de technologie, et leurs innovations concernant l’expérience de visite. Étaient exposés des outils de mobilier urbain, comme le Gouvernail, invention d’une société lyonnaise qui permet à la cartographie d’un lieu d’être orienté par le visiteur à la manière d’une boussole. On y trouvait aussi des outils numériques basés sur l’intelligence artificielle, tel ce photomaton qui fait votre portrait dans le style de Van Gogh ou Juan Gris. 

La grande tendance du moment sont les technologies dites immersives : capsules sonores, hologrammes, audioguides avec son en trois dimensions, et casques à réalité augmentée (technologie HoloLens). Les entreprises de traitements des données étaient également bien présentes. Proposant la gestion et l’externalisation de la data, elles témoignent du besoin toujours plus important pour les lieux touristiques d’accumuler le plus de données possibles concernant leurs visiteurs, avant (billetteries en ligne), pendant (parcours de visite, préférences, achats) et après la visite (questionnaires d’appréciation). Ce qui n’était pas sans laisser une légère sensation de « société sous QR code », plutôt déroutante pour tel endroit. 

Si pour beaucoup de ces entreprises, une certaine inquiétude persiste sur la reprise du secteur, selon Claire de Longeaux - « en ce moment, elles se demandent si les clients vont acheter de la technologie » - la directrice du salon se voulait néanmoins enthousiaste et optimiste, comme en témoigne le choix du tableau de Robert Delaunay - une Tour Eiffel ultracolorée de 1926 - pour composer l’affiche de cette édition du renouveau.

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