Musée

L’Icom adopte une nouvelle définition du musée 

Par Paul Bérat · lejournaldesarts.fr

Le 31 août 2022 - 389 mots

MONDE

Le Conseil international des musées intègre les notions de partage et de transparence à sa huitième version de la définition.

Hall principal du Musée d'Orsay. © Photo Nono vlf, 2018, CC BY-SA 4.0
Hall principal du Musée d'Orsay
Photo Nono vlf, 2018

L’assemblée générale extraordinaire du Conseil international des musées (ICOM) a approuvé, à Prague (en République tchèque), le 24 août dernier, la proposition d’une nouvelle définition du mot « musée » avec 95,41 % des voix (487 pour, 23 contre et 17 abstentions). La voici : 

« Un musée est une institution permanente à but non lucratif et au service de la société qui recherche, collecte, conserve, interprète et expose le patrimoine matériel et immatériel. Ouverts au public, accessibles et inclusifs, les musées favorisent la diversité et la durabilité. Ils fonctionnent et communiquent de manière éthique, professionnelle et avec la participation des communautés, offrant des expériences variées pour l’éducation, le plaisir, la réflexion et le partage des connaissances »

L’ICOM a, depuis sa création en 1946, changé sept fois sa définition du musée. Sa dernière mise à jour remonte à 2007. Elle aurait dû être modifiée en 2019 (2). Mais le texte proposé pour cela était trop long et ampoulé. Il se rapprochait plus d’un « manifeste emphatique et prophétique » que d’une définition selon le journaliste du Monde Michel Guerrin. Ce qui, d’ailleurs, compliquait sa traduction en plusieurs langues (celle de 2007 était disponible en 37 langues). 

Le début de cette nouvelle définition reprend grosso modo celui de l’ancienne définition. Le musée est toujours une « institution permanente à but non lucratif ». Il « expose » et « conserve » encore le « patrimoine matériel et immatériel » (dit autrefois « de l’humanité et de son environnement »). En revanche, il ne le « transmet » plus, ni « l’acquiert », ni « l’étudie » ; il « l’interprète », le « collecte » et fait de la « recherche ».  

La suite est inédite même si elle reprend certaines notions – les plus concrètes - de la version avortée de 2019 (exit les tournures trop floues de « polyphonie », « artefact » et « spécimen »). On attend désormais des musées qu’ils soient « accessibles » et « inclusifs ». Ce pour des questions de « diversité » et de « durabilité ». D’autre part, elle joue la carte de la transparence. Les questions de restitution sont sous-entendues dans le terme « éthique »

Cette huitième définition du mot « musée » est le résultat d’un long travail de dix-huit mois qui a impliqué des professionnels des musées issus de 126 comités nationaux. Elle entend être en phase avec les préoccupations de notre monde actuel et parie sur l’échange et le partage. 
 

Thématiques

Tous les articles dans Patrimoine

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque