Château - Restauration

Le rideau tombe sur les travaux du théâtre impérial de Fontainebleau

Par Francine Guillou · Le Journal des Arts

Le 21 juin 2019 - 503 mots

FONTAINEBLEAU

Douze ans et 10 millions d’euros ont été nécessaires pour restaurer le théâtre du château de Fontainebleau, resté dans son jus depuis Napoléon III.

Theatre imperial Fontainebleau © Photo Sophie Lloyd.
Salle de spectacle du théâtre impérial de Fontainebleau, vue sur la scène et son rideau.
© Photo Sophie LLoyd.

Fontainebleau. Quelques jours avant son inauguration officielle, le théâtre impérial du château de Fontainebleau résonne des bruits et des ordres des hommes de l’Opéra royal de Versailles, venus faire les derniers réglages de la machinerie ancienne dans la cage de scène. Ce travail précis et complexe signe la fin d’un chantier de douze ans, pour un budget de 10 millions d’euros. Grâce à un accord de mécénat signé en 2007 avec l’Émirat d’Abou Dhabi, le projet de restauration a été entièrement financé à hauteur de 10 millions d’euros. La première phase, la plus spectaculaire, est inaugurée en 2014 : la salle de spectacles retrouvait l’éclat somptueux voulu par Napoléon III pour son théâtre de cour et recevait un nouveau nom de baptême, devenant le « Théâtre Cheikh Khalifa bin Zayed Al Nahyan », du nom du président des Émirats arabes unis (lire JdA413).

Lancée en 2017, la deuxième phase a concerné les espaces périphériques, les loges et foyers en niveaux supérieurs, les salons de l’impératrice, et enfin la cage de scène et sa machinerie de bois. Comme pour la première phase, l’objectif principal de la restauration a été de « respecter au maximum l’authenticité de ce théâtre, qui nous est parvenu quasiment dans son jus. Il n’a jamais été modernisé, il n’y a eu aucune adaptation aux règlements et aux normes », explique Vincent Cochet, conservateur en chef du patrimoine au château de Fontainebleau, chargé de la restauration. Les espaces, construits en à peine dix-huit mois, entre 1854 et 1856, dans une dent creuse de l’aile Louis XV, s’insèrent astucieusement dans les volumes contraints du bâti et illustrent à la fois le fonctionnement de la cour impériale et les usages d’un théâtre ancien. La hiérarchie sociale prévaut dans la décoration. Ainsi, les salons du premier étage, dits Salon carré de l’impératrice et Salon ovale, retrouvent les accents bleus d’un Damas retissé dans les règles de l’art. « Les salons bleus, exposés plein Sud, ont été teintés chimiquement : il ne restait des soieries que des lambeaux grisâtres », confie Vincent Cochet. Au deuxième étage, les loges, qui épousent l’ovale de la salle de spectacle, sont au contraire traitées avec une grande sobriété. Le foyer de cet étage, particulièrement pauvre en éclairage, est tout de même meublé avec un mobilier d’acajou de grande qualité.

La scène et sa machinerie enfin ont été entièrement restaurées grâce à la compétence de l’Opéra royal de Versailles, dont le directeur technique a été intégré à la maîtrise d’œuvre. Une convention a été passée entre les deux châteaux pour la régie scène : le château compte présenter les décors de scène et le rideau par roulement : trois mois en décors de scène l’été et neuf mois avec le rideau de scène.

À Fontainebleau, un chantier finit, un autre commence : dès cet été, le chantier de l’Escalier en fer à cheval débute pour restaurer le symbole du château.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°526 du 21 juin 2019, avec le titre suivant : Le rideau tombe sur les travaux du théâtre impérial de Fontainebleau

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