Le Musée Dobrée ouvrira (enfin) au printemps 2024

Après treize ans de fermeture, dont deux ans de travaux, le Musée Dobrée devrait rouvrir au printemps prochain, a annoncé Julie Pellegrin, directrice du Grand patrimoine de Loire-Atlantique, qui pilote le projet du nouveau musée. Situé en plein cœur de Nantes, le Musée Dobrée est composé du manoir Jean V du XVème siècle, du palais Dobrée du XIXème siècle et d’un bâtiment nommé « Voltaire » des années 1970. 

Des travaux de consolidation et d’étanchéité des fondations et des sous-sols ont été réalisés, tandis que le bâtiment Voltaire, agrandi, accueillera des locaux administratifs, des ateliers de pratique artistique, une boutique et un café. Dans le prolongement, une extension souterraine permet de faire transiter les visiteurs. Le palais Dobrée offrira 2 000 m² d’exposition permanente sur quatre niveaux ainsi que 500 m² d’espace pour des expositions temporaires. 

À l’intérieur de ces bâtiments, « les menuiseries en bois ou métalliques sont restaurées ou changées à l’identique si nécessaire, tout en améliorant la performance thermique et la sécurité. Les éléments qui caractérisent le musée (vitraux, grilles en fer forgé) sont conservés dans la mesure du possible », explique Fabrice Julia, chef de projet au Département.

Fruit du legs de Thomas Dobrée, industriel et collectionneur nantais, au Département, en 1895, ce sont 135 000 objets qu’il a fallu rassembler de façon structurée et cohérente. Ainsi, le parcours suit un ordre chronologique, du sous-sol aux combles, puis des salles thématiques. « Des objets seront présentés pour la première fois. Au niveau-bas : l’archéologie du territoire jusqu’aux Vikings. Au rez-de-parvis : le Moyen Âge et l’orfèvrerie, avec le cardiotaphe d’Anne de Bretagne », explique Julie Pellegrin. La visite se poursuit sur l’histoire de Nantes jusqu’à la période moderne, avant de plonger dans l’univers des collectionneurs avec le legs de la famille Dobrée : arts graphiques, collections numismatiques, armes, etc. Le dernier étage sera consacré au thème des « ailleurs » : Grèce ou Étrurie, Asie ou Océanie. 

La rénovation du musée a rencontré plusieurs obstacles qui ont retardé le début des travaux. En 2012, le tribunal administratif de Nantes avait annulé le permis de construire, accordé en 2011, alors qu’une association locale s’opposait au projet d’extension souterraine. La décision a été confirmée par la cour d’appel de Nantes en février 2014. En 2016, le Conseil général a relancé un concours de maîtrise d’œuvre, remporté en 2017 par une équipe constituée de l’Atelier Novembre (pour l’architecture), de l’Agence Sempervirens (pour le paysage) et du Studio Adeline Rispal (pour la scénographie). À nouveau, l’association s’était opposée aux travaux, mais son recours en annulation du permis de construire de 2018 a été rejeté par le Conseil d’État dans un arrêt du 17 mars 2021. Les travaux ont donc pu démarrer en octobre 2021. 

Initialement chiffré à 28 millions d’euros, la crise sanitaire et ces retards ont réhaussé le coût de la rénovation à 43 millions d’euros.