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Le Musée des beaux-arts de Vannes déménage

Par Sindbad Hammache · Le Journal des Arts

Le 25 mai 2021 - 631 mots

VANNES

Le musée vannetais quittera en 2025 l’immeuble médiéval de la Cohue pour le château de l’Hermine. Plus grand et modernisé, il pourra accueillir des prêts.

Château de l'Hermine à Vannes. © Avidimaginaire, 2016, CC BY-SA 4.0
Château de l'Hermine à Vannes.
Photo Avidimaginaire, 2016

Vannes (Morbihan). C’était une promesse de campagne du maire David Robo (divers droite) en juin 2020, elle s’est concrétisée lors du conseil municipal du 19 avril 2021 : le Musée des beaux-arts de Vannes déménagera du bâtiment de la Cohue au château de l’Hermine. Le concours d’architecte devrait attirer, selon le maire, de nombreux candidats. Il est vrai qu’en cette période de crise sanitaire, rares sont les projets de cette ampleur : le chantier, estimé à 15 millions d’euros, comprend l’extension, la restauration patrimoniale et la nouvelle muséographie.

Voté en 2019, le nouveau projet scientifique et culturel du Musée des beaux-arts fait état d’un équipement à l’étroit dans son bâtiment situé au cœur de la vieille ville, difficilement accessible et caché par la cathédrale de Vannes. De plus, le bâtiment de la Cohue, une ancienne halle commerçante médiévale, se prête mal à la conservation d’œuvres fragiles. Des conditions d’hygrométrie insatisfaisantes ne permettent pas au musée de recevoir des prêts d’autres établissements.

Construit sur les remparts de la ville, l’hôtel Lagorce, un hôtel particulier du XVIIIe siècle, sera le nouvel écrin des collections du Musée des beaux-arts. Dénommé « château de l’Hermine » par les Vannetais, d’après le nom de la forteresse sur les ruines de laquelle il est construit, le lieu donnera une visibilité optimale au musée. « C’est la carte postale des remparts de Vannes », explique Fabien Le Guernevé, adjoint au maire à la culture et au patrimoine : l’entrée du musée se fera désormais par les jardins de l’hôtel particulier, entourés par les fortifications médiévales. L’extension du bâtiment est envisagée du côté intra-muros des remparts, et devrait porter la surface totale du musée à 2 662 mètres carrés, soit le double des espaces actuels.

De vastes espaces pour développer les orientations du projet scientifique et culturel, pensé autour des notions de paysage et de portrait, avec pour clé de voûte l’œuvre de Geneviève Asse, née en 1923 à Vannes. La peintre a déjà effectué une importante donation à la Ville en 2013. « On travaille à l’élargissement de cette collection, précise Fabien Le Guernevé, par des acquisitions, des dons ou des dépôts. » L’abstraction épurée des toiles de Geneviève Asse trouve naturellement sa place dans cette collection faisant la part belle aux paysages bretons, et qui compte aussi parmi ses morceaux de bravoure Le Christ sur la Croix d’Eugène Delacroix.

Tripler la fréquentation

Chantier muséal, le déménagement du Musée des beaux-arts est d’abord un chantier patrimonial. La restauration du château de l’Hermine était devenue une nécessité : « Il faut investir 3,5 millions d’euros juste pour le faire tenir debout », indique l’adjoint au maire. La remise en état de l’hôtel particulier s’accompagne d’une opération de mise en valeur des remparts, lesquels deviendront accessibles aux visiteurs par le musée. Le troisième axe du chantier, auquel sera conditionnée l’attribution du marché, est la bonne intégration du musée au plan de sauvegarde et de mise en valeur vannetais, qui protège la vieille ville et le port de Vannes.

Avec ce nouvel équipement culturel et touristique, la Ville espère une augmentation substantielle de la fréquentation de son musée, plafonnant habituellement à 20 000 visites environ par an : la Mairie de Vannes souhaite tripler ce chiffre. La halle du XIIIe siècle abritant actuellement le musée accueillera les visiteurs jusqu’en 2025, date prévue pour la fin des travaux. Les fouilles archéologiques débuteront dès cet été, tandis que le nom du lauréat du concours d’architecture sera connu début 2022. La future destination de la Cohue n’est, elle, pas encore fixée : le bâtiment pourrait devenir un lieu consacré à l’inscription des alignements de Carnac à l’Unesco, ou revenir à son usage originel de halle commerçante.
 

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°567 du 14 mai 2021, avec le titre suivant : Le Musée des beaux-arts de Vannes déménage

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