Musée

Coup d’envoi du futur Musée des beaux-arts de Vannes

Par Marion Krauze · Le Journal des Arts

Le 16 juin 2025 - 545 mots

VANNES

Le déménagement du musée se concrétise. La facture du chantier a grimpé à plus de 26 millions d’euros.

Château de l'Hermine à Vannes. © Avidimaginaire, 2016, CC BY-SA 4.0
Château de l'Hermine à Vannes.
Photo Avidimaginaire, 2016

Vannes (Morbihan). C’est l’un des projets phares de la municipalité, qui aura peiné à voir le jour. Présenté en 2019, voté en 2021, le déménagement du Musée des beaux-arts au château de l’Hermine avait dû être ajourné à la suite de la découverte de vestiges archéologiques sur le terrain où doit être construite une extension. Avec plus de deux ans de retard, le projet entre désormais dans le concret : après signature du permis de construire en mars dernier, le conseil municipal a voté, le 5 mai, l’avant-projet définitif du futur musée. Une étape décisive qui donne le coup d’envoi du chantier : les premiers travaux devraient être lancés en septembre prochain, pour une livraison prévue fin 2027 puis une ouverture au public au premier trimestre 2028.

Si le projet est enfin sur les rails, la copie a dû être revue. D’abord sur le plan financier, puisque l’enveloppe prévisionnelle de 17,5 millions d’euros est largement dépassée. Le coût des travaux est maintenant fixé à 26,6 millions d’euros, dont plus de la moitié est prise en charge par la Ville (17,2 millions d’euros). Le reste sera couvert par des subventions de l’État, du Département, de la Région et du Golfe du Morbihan-Vannes agglomération.

Préserver les vestiges

À ce remaniement budgétaire, s’ajoute une légère révision du projet sur le fond. Il est prévu de déménager le musée, trop à l’étroit dans La Cohue – l’ancienne halle médiévale où il est implanté – au château de l’Hermine, un hôtel particulier du XVIIIe siècle, ainsi que dans une extension moderne qui sera construite dans la cour. Mais l’agence d’architectes Nieto Sobejano, chargée de la maîtrise d’œuvre, a dû repenser l’aménagement de cette extension de sorte qu’elle ne détériore pas les vestiges du château ducal du XIVe siècle, particulièrement bien conservés, qui ont été mis au jour lors des fouilles menées en 2023 par l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives). Le bâtiment sera construit au-dessus des vestiges sur des pieux tubés, avec un niveau de sol rehaussé pour préserver les maçonneries médiévales. Des vestiges qui ne seront donc pas visibles au public (excepté au niveau des caves où seront organisées des visites), au grand dam d’associations locales qui réclamaient leur mise en valeur. De fait, la solution d’un plancher de verre a dû être écartée pour assurer l’étanchéité du musée, car les vestiges se situent sous le niveau de la nappe phréatique.

Le reste du projet architectural reste quant à lui inchangé. Le futur musée triplera sa surface actuelle, en s’étendant sur plus de 3 500 m². L’ensemble du bâtiment historique sera restauré : refonte de la charpente et des toitures, remplacement des façades, fenêtres et portes, restauration de menuiseries… L’hôtel rénové accueillera un restaurant et un espace atelier au rez-de-chaussée, des espaces d’expositions permanentes au premier étage, et des espaces d’expositions temporaires au deuxième. Dans la cour, l’extension moderne, habillée d’aluminium recyclé, s’élèvera sur trois niveaux : au sous-sol, un espace d’accueil, d’exposition temporaire et un auditorium, puis une boutique et des bureaux au rez-de-chaussée. Le deuxième étage sera aussi réservé aux équipes, tandis que le premier accueillera le reste des collections permanentes du musée, qui conserve des fonds d’art moderne et contemporain.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°657 du 6 juin 2025, avec le titre suivant : Coup d’envoi du futur Musée des beaux-arts de Vannes

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