Pays-Bas - Musée

Le musée de l’Ermitage d’Amsterdam se bat pour sa survie 

Par Marion Pedram · lejournaldesarts.fr

Le 6 mai 2021 - 442 mots

AMSTERDAM / PAYS-BAS

La situation économique de l’antenne privée du musée russe aux Pays-Bas est mise à mal par la situation sanitaire.

Musée de l'Hermitage à Amsterdam, 2014 © Photo Ludovic Sanejouand
Le Musée de l'Hermitage Amsterdam, 2014
© Photo Ludovic Sanejouand

Alors que les terrasses viennent de rouvrir aux Pays-Bas mais que les musées sont toujours fermés, le musée de l’Ermitage d’Amsterdam se trouve dans une situation critique. Les confinements à répétition, aux Pays-Bas et à l’étranger, le privent de ses visiteurs depuis un an. Après avoir licencié 25 % de son personnel, le musée, forcé de puiser dans ses réserves financières, est au bord du gouffre.

Le musée a lancé en mars un appel aux dons pour lever un million d’euros, rapporte Hyperallergic. Musée privé, il est en effet inéligible à l’aide gouvernementale, et doit donc compter sur la générosité de mécènes pour compenser les pertes de billetterie. 

Des vidéos promotionnelles et campagnes de publicité, appelant à « garder l’Ermitage ouvert », dans lesquelles apparaissent hommes d’affaires et célébrités du monde de la culture, dont le directeur du musée de Saint-Pétersbourg, sont relayées à travers la ville et les réseaux sociaux. Il est même proposé à quiconque donnera 2 500 euros pour sauver le musée, d’associer son nom à une œuvre d’art.

La campagne de crowdfunding s’est terminée le 1er mai, mais le musée n’a pour l’instant pas encore révélé si l’objectif financier avait été atteint. 

L’Ermitage d’Amsterdam, ouvert depuis 2009 dans un bâtiment de 9 000 m² sur les rives de l’Amstel, expose une partie de l’immense collection du musée russe dont il émane. 

Mikhaïl Piotrovsky dirige le musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg depuis 1992. Il y a plus de vingt ans, il a imaginé le développement d’antennes à travers le monde, pour étendre le rayonnement culturel du prestigieux musée et montrer sa riche collection. En effet, sur les trois millions d’œuvres conservées au Palais d’Hiver, il est estimé que seulement 5 % d’entre elles sont exposées. La création de satellites du musée permet de sortir les œuvres des réserves pour en faire profiter un public toujours plus large tout en apportant des recettes au musée russe.

L’Ermitage est ainsi présent à Kazan (2005), Ferrare (2007), centre de recherche déplacée à Venise en 2013, Amsterdam (2009), et prépare une ouverture prochaine de relais dans plusieurs autres villes russes, notamment Omsk et Vladivostok. Un projet à Barcelone devait voir le jour en 2020 mais la ville catalane n’a finalement pas souhaité le concrétiser.

Une partie des recettes de la billetterie est versée sous forme de royalties au musée de Saint-Pétersbourg, en échange du prêt régulier d’œuvres pour habiller les cimaises de ces mini-Ermitages. 

Saint-Pétersbourg décide quelles œuvres sont louées, mais les antennes choisissent l’accrochage, le discours de l’exposition, écrivent leurs propres textes et catalogues, organisent leurs propres colloques. 
 

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