Musée

L’art de la contre programmation des musées de la Ville de Paris

Par Jean-Christophe Castelain · lejournaldesarts.fr

Le 7 octobre 2019 - 412 mots

PARIS

Le programme des expositions 2020 des musées municipaux profite de la réouverture de nombreux sites en travaux.

Façade du Musée de la Libération de Paris – Musée du Général Leclerc – Musée Jean Moulin, Paris 14e © Photo Pierre Antoine
Façade du Musée de la Libération de Paris – Musée du Général Leclerc – Musée Jean Moulin, Paris 14e.
© Photo Pierre Antoine

Il en va des 14 musées de la Ville de Paris comme des rues dans la capitale, tous ceux qui étaient fermés pour travaux vont rouvrir en 2020 juste avant les élections municipales. Après la relocalisation cet été du Musée de la Libération de Paris - Musée du général Leclerc - Musée Jean Moulin et la rénovation de l’accueil du Musée d’art moderne (qui en profite pour changer de nom), le Musée Carnavalet réouvrira par étapes l’an prochain, suivi du Palais Galliera puis du Musée Cernuschi et de la Maison Victor Hugo.

Les parisiens et plus encore les touristes ont du mal à distinguer les musées municipaux des autres musées nationaux ou privés, surtout quand ils font doublon comme par exemple le musée des arts asiatiques Cernuschi. Prenant en parti acte de cet état de fait, qui se conjugue à un désir d’autonomie plus ou moins affirmé des directeurs des musées, Delphine Lévy, la directrice générale de la structure qui fédère les 14 musées préfère jouer la contre programmation face au Louvre, Centre Pompidou ou le Grand Palais.

Il n’y a donc pas de grandes thématiques communes et encore moins de « monographie de grand artiste impressionniste » souligne la directrice générale. Le programme des expositions en 2020 comporte de nombreux inédits, « notre marque de fabrique », revendique-t-elle. Le Petit Palais mettra ainsi à l’honneur en octobre le célèbre peintre russe du XIXe Ilia Répine, tandis que le Musée d’art moderne organisera la première rétrospective de Victor Brauner depuis 1972 en avril.

Le Palais Galliera remerciera son sponsor Chanel qui a financé ses travaux d’agrandissement par une exposition d‘ouverture sur Gabrielle Chanel, tandis que le Musée de la Libération de Paris racontera l’exode des Parisiens en février-août 1940. Paris et les Parisiens seront également le sujet de l’exposition de réouverture du Musée Carnavalet – Histoire de Paris par le truchement des photographies d’Henri Cartier-Bresson et Eugène Atget.

Rien de mieux cependant que l’amour ou l’érotisme pour doper une fréquentation. Le Musée de la Vie romantique consacrera son exposition de printemps au « cœur » vu par les artistes contemporains (Niki de Saint Phalle, Annette Messager ..).  La place accordée à l’art contemporain dans des lieux qui ne lui sont pas a priori dévolu est d’ailleurs une tendance croissante. Le Musée Cognacq-Jay explorera, lui, l’iconographie licencieuse de François Boucher à Jean-Baptiste Greuze. Succès garanti.
 

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