Archéologie

La Vénus de Willendorf serait italienne

Par Julie Goy, correspondante en Espagne · lejournaldesarts.fr

Le 13 mars 2022 - 298 mots

VIENNE / AUTRICHE

Des chercheurs autrichiens ont analysé les matériaux de la statuette et ont conclu qu’ils proviendraient du nord de l’Italie.

Vénus de Willendorf
La Vénus de Willendorf, datant du paléolithique supérieur.
© Bjørn Christian Tørrissen

La Vénus de Willendorf, nommée d’après le village autrichien de Willendorf où elle avait été trouvée en 1908, proviendrait d’une région du nord de l’Italie : c’est la conclusion de l’anthropologue Gerhard Weber de l’Université de Vienne, et de deux géologues, qui ont analysé les minéraux constituant la célèbre sculpture. Les origines de la petite statuette en calcaire, vieille de 30 000 ans, étaient jusqu’alors une énigme pour les archéologues. 

D’où vient la Vénus de Willendorf ? Afin de répondre à cette question, les chercheurs ont collaboré avec le Muséum d’histoire naturelle de Vienne, propriétaire de la Vénus, et le préhistorien Walpurga Antl-Weiser, responsable de la collection ancienne de l’âge de pierre au musée. En s’appuyant sur la tomographie micro-informatique, une technique utilisant une photographie à très haute définition pour offrir des coupes transversales d’objets, les chercheurs ont découvert des restes de coquillages et de limonites à l’intérieur du calcaire dit oolithe. 

Après avoir comparé ce matériau avec des dizaines de prélèvements issus de plusieurs régions d’Europe, ils ont constaté de fortes similitudes avec les calcaires oolithiques de Loppio, près du lac de Garde, dans le nord de l’Italie.

La Vénus pourrait également être originaire d’Ukraine, où des sculptures d’apparence similaire ont été trouvées, selon une deuxième piste, bien que « les échantillons ne correspondent pas de façon aussi claire avec ceux provenant d’Italie », expliquent les chercheurs dans la revue Scientific Reports

La Vénus aurait donc voyagé depuis le sud des Alpes, vers le Danube et la Basse-Autriche. « Les populations du Gravettien recherchaient des endroits favorables pour s’installer. Lorsque le climat changeait ou que le gibier n’était plus aussi abondant, elles se déplaçaient, de préférence le long des rivières », précise Gerhard Weber

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