L’institution londonienne va aussi s’ouvrir aux œuvres post-1900, cette borne historique qui permettait de distinguer ses collections de celles relevant de la Tate.

Londres. Fraîchement rénovée, la National Gallery (NG) de Londres annonce déjà de nouveaux projets. Le musée national va ouvrir une nouvelle aile pour étendre sa collection. Soutenu par un investissement de 375 millions de livres (433 M€), ce « Project Domani » constitue la troisième étape du plan directeur commandé par le l’institution en 2018. Cette aile sera construite au sein de la St. Vincent House [voir ill.], propriété de la NG située entre Trafalgar Square et Leicester Square. Ce bâtiment, acquis il y a près de trente ans, abrite à ce jour un hôtel ainsi qu’un complexe de bureaux. Un concours d’architecture a été lancé le 10 septembre. L’objectif est d’ouvrir cette nouvelle section du musée au début des années 2030.
Le financement du projet est essentiellement constitué de donations. Une somme de 150 millions de livres (173 M€) provient de Crankstart, la fondation caritative de Michael Moritz, un investisseur et philanthrope gallo-américain, et de son épouse, Harriet Heyman. Le Julia Rausing Trust, une organisation créée à la mémoire de la philanthrope britannique Julia Rausing, a également fait une donation de 150 millions de livres. Le reste de l’enveloppe est issu du National Gallery Trust, une organisation caritative indépendante dont l’objectif est de promouvoir la National Gallery ; de John Booth, le président du conseil d’administration du musée, et d’autres donateurs souhaitant rester anonymes.
À cette annonce s’est ajoutée la décision majeure d’élargir la collection à des œuvres réalisées au-delà de 1900. Cette borne historique, officialisée par des accords, servait à départager les acquisitions entre la National Gallery, pour les œuvres pré-1900, et la Tate, spécialisée dans l’art moderne et contemporain. « Maintenant que les célébrations du bicentenaire sont terminées, la National Gallery se tourne vers l’avenir, ce qui explique pourquoi nous franchissons cette étape transformatrice », indique Gabriele Finaldi, le directeur du musée. Peu après sa prise de fonctions en 2015, le directeur avait souligné le côté artificiel de cette limite et son aspect problématique, alors que l’art continue sa progression dans le XXIe siècle. « En élargissant la portée de nos expositions, nous pourrons inclure des artistes dont le genre et les origines ethniques sont actuellement sous-représentés, voire non représentés, dans la collection de la National Gallery. » Ce choix devrait notamment ouvrir les portes du musée aux œuvres des femmes peintres, bien plus présentes dans l’art du XXe siècle que dans les siècles précédents.
Cette annonce pose toutefois la question d’une concurrence possible entre la National Gallery et la Tate, alors que cette dernière institution rencontre des difficultés financières depuis la pandémie de Covid-19. Mais un nouveau partenariat a été lancé entre les deux entités et ce risque de concurrence idée a été récusé publiquement d’un côté comme de l’autre. « Les administrateurs des deux institutions ont créé un groupe de travail composé de représentants de chaque [partie] afin de déterminer les modalités de collaboration », a précisé Maria Balshaw, directrice de la Tate. Pour l’instant, la National Gallery ne confirme pas que la nouvelle aile servira à accueillir les œuvres plus récentes qui seront acquises par l’institution. Son futur usage reste à définir.
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La National Gallery va encore construire une nouvelle aile
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°661 du 19 septembre 2025, avec le titre suivant : La National Gallery va encore construire une nouvelle aile









