Royaume-Uni - Musée

Un projet paysager très discuté devant la Tate Britain

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 26 septembre 2025 - 588 mots

Un jardin méditerranéen et un espace boisé inspiré de l’Asie de l’Est doivent remplacer les espaces verts actuels devant le musée londonien.

Projection 3D du projet The Clore Garden autour de la Tate Britain. © Tom Stuart-Smith
Projection 3D du projet The Clore Garden autour de la Tate Britain.
© Tom Stuart-Smith

Malgré les difficultés budgétaires, les musées londoniens parviennent à trouver des fonds pour s’agrandir ou se moderniser à l’instar du British Museum ou de la National Gallery. La Tate Britain n’est pas en reste avec un projet toutefois plus modeste. L’initiative dénommée « The Clore Garden » consiste à donner un coup de jeune aux espaces verts jouxtant l’entrée.

L’origine du projet remonte à février 2024, lorsque la Tate a annoncé la sélection du studio Tom Stuart-Smith pour concevoir un nouveau jardin devant le musée. En mars 2025, des consultations publiques ont été organisées. Les premiers projets ont été présentés en mai 2025, avant l’examen par le conseil prochainement.

La Clore Duffield Foundation finance le projet dans le cadre d’un don de 30 millions de livres (34 M€) annoncé en 2024 pour célébrer son 60e anniversaire. Le studio Tom Stuart-Smith, dirigé par un paysagiste de renommée, assure la conception, en collaboration avec Feilden Fowles pour les infrastructures. La Royal Horticultural Society apporte son expertise technique pour le choix des espèces végétales.

Le Clore Garden remplacera donc les espaces verts existants par un aménagement comprenant un jardin d’inspiration méditerranéenne au sud et un espace inspiré des bois d’Asie de l’Est au nord, doté d’un étang pour la faune. Soixante nouveaux arbres appartenant à différentes essences seront plantés. Une salle de classe de jardin autonome en bois et pierre, une terrasse de café et un espace destiné au public, conçus par Feilden Fowles, compléteront l’ensemble, reliés par des sentiers réalisés à partir de matériaux recyclés. Des sculptures de la collection Tate, dont des œuvres de Nathan Coley, Henry Moore et Barbara Hepworth, seront intégrées au site. Le réaménagement prévoit aussi de modifier l’implantation et restaurer les grilles actuelles (protégées) ainsi que le déplacement de l’arrêt de taxi.

Projection 3D du projet The Clore Garden autour de la Tate Britain. © Tom Stuart-Smith
Projection 3D du projet The Clore Garden autour de la Tate Britain.
© Tom Stuart-Smith

Les travaux débuteront à l’automne 2025 pour une ouverture en 2026. Le chantier doit se dérouler en deux phases : la première concernera l’aménagement paysager et la salle de classe de jardin, la seconde les aménagements routiers.

Les critiques proviennent principalement d’organismes de défense du patrimoine. La Victorian Society dénonce un « préjudice inacceptable » au cadre architectural, estimant que l’ampleur des plantations risque de « compromettre l’intégrité architecturale » par un « feuillage excessif ». Historic Buildings and Places s’oppose notamment à la plantation d’un noyer devant la façade, jugée perturbante pour la symétrie. Ces organismes soulignent un risque pour la lisibilité patrimoniale et la perspective historique, tout en reconnaissant toutefois l’intérêt global du projet.

Le conseil municipal de Westminster, Historic England et Transport for London figurent parmi les soutiens institutionnels. Selon eux, les propositions « apporteraient des avantages publics significatifs sans causer de préjudice excessif au site ». Les partisans mettent en avant la création d’un espace vert associant art et nature, l’amélioration de la biodiversité urbaine et l’intérêt éducatif. Roland Rudd, président de la Tate a ainsi justifié la nécessité du projet : « À l’heure actuelle, soyons honnêtes, quand vous allez à la Tate Britain, c’est affreux. Vous avez ces rangées de buissons [à l’avant], et ils ont l’air très vieux, ils ont l’air moisis. Les gens ont tendance à se soulager derrière eux ».

Cette initiative intervient après la rénovation de 45 millions de livres (52 M€) menée entre 2010 et 2013 par Caruso St John Architects, qui avait rouvert l’entrée principale sur la Tamise (Millbank), créé un escalier en spirale sous la rotonde pour accéder au sous-sol, restauré le balcon circulaire fermé depuis les années 1920 et reconstruit neuf galeries.

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