Fréquentation des musées et monuments : 2021 (presque) aussi déprimante que 2020

France. Avec une chute de 61 % de visiteurs par rapport à l’année de référence 2019 (avant Covid), la fréquentation dans les musées en France en 2021 a plongé dans les mêmes proportions qu’en 2020 (moins 70 % par rapport à 2019). Et si les chiffres paraissent un peu meilleurs que ceux de 2020 (calculés sur un échantillon représentatif de 17 musées en France), c’est tout simplement parce que les musées ont en général été fermés moins longtemps. En 2020, ils avaient fermé une première fois le 17 mars pour rouvrir entre le 15 mai et le 1er juillet (à l’instar du Centre Pompidou), avant la fermeture du 28 octobre, soit un total de quatre à cinq mois sans public. En 2021, ils ont tous rouvert le 19 mai, après quatre mois et demi de porte closes depuis le début de l’année. Les grands musées parisiens, le Louvre et Orsay en tête, sont les plus affectés en raison de la part importante d’étrangers, notamment chinois et américains, dans leur visitorat, lesquels ne sont toujours pas revenus. Moins fréquentés par le public étranger, le Musée du quai Branly et le Centre Pompidou s’en sortent mieux. Deux exceptions émergent de ce palmarès morose : le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme qui bénéficie du succès de son exposition « Chagall, Modigliani, Soutine… » et le Musée des arts décoratifs, dont la fréquentation a été dopée par « Thierry Mugler, Couturissime ».

La situation n’est guère plus heureuse s’agissant des châteaux-musées. Le château de Versailles enregistre des chiffres tout aussi calamiteux que le Louvre (– 73 %), alors que Fontainebleau fait un peu mieux (– 55 %) grâce à un public plus local. La surprise vient de Chantilly, qui a profité d’un rebond au cours du quatrième trimestre pour limiter la casse (– 32 % par rapport à 2019). Même cas de figure pour Chambord (– 37 %) où le regain d’intérêt des Français cet été pour les châteaux de la Loire a compensé en partie l’absence des étrangers. La centaine de monuments et châteaux du Centre des monuments nationaux est restée globalement en milieu de tableau (– 52 %) avec quelques embellies liées à des événements : l’Arc de triomphe empaqueté par Christo ou la panthéonisation de Joséphine Baker.

Ces chiffres déprimants ne traduisent cependant pas une baisse d’attractivité. Mis à part ceux très dépendants des touristes, les musées enregistrent des scores stables sur des périodes d’ouverture comparables. Ainsi à Strasbourg la fréquentation n’a baissé que de 5 % entre mai et octobre par rapport à 2019.