Grands sites

En Bolivie, plusieurs incendies ont endommagé des sites d’art pariétal

Par Antonin Gratien · lejournaldesarts.fr

Le 9 septembre 2019 - 420 mots

BOLIVIE

L’étendue des dégradations ne sera connue qu’une fois l’ensemble des brasiers du pays maîtrisés.

L’Amazonie brésilienne n’est pas la seule à brûler. Depuis mai, des incendies dans l’est de la Bolivie ont ravagé plus d’1,2 million d’hectares de forêts et de plaines. Des experts locaux ont indiqué que plusieurs sites abritant des peintures préhistoriques ont également été touchés.

« Nous pensons que les dégâts sont importants sur ce patrimoine […] la suie a recouvert les peintures d’une couche noire et des pierres se sont brisées, certaines se sont même effondrées sous l’effet de la chaleur », dans des sites proches de la ville de Roboré, a indiqué Danilo Drakic, un archéologue du gouvernement de Santa Cruz, selon l’AFP. 

Située au sud-est de la Bolivie, Roboré a été reconnue « capitale départementale de l’art rupestre » en 2017. Les cavernes rocheuses de la zone abritent des peintures réalisées vers 1500 av. J.-C. Le 31 août, la Société d’investigation de l’art rupestre en Bolivie s’était inquiétée : « Quelle est la situation actuelle ? Nous demandons un compte rendu sur l’état des sites proches de Roboré ». Les experts ont indiqué qu’il faudrait attendre le contrôle de tous les incendies boliviens pour évaluer les dommages. Fin août, 85 % des feux étaient maîtrisés.

L’église de la Concepcion à Santa Cruz, Bolivie. Ce site jésuite est en danger à cause des incendies. © Photo Bamse, 2008, CC BY-SA 3.0.
L’église de la Concepcion à Santa Cruz, Bolivie. Ce site jésuite est en danger à cause des incendies.
Photo Bamse, 2008

Les vestiges des bâtiments construits par les Jésuites à Chicitos  entre le XVIIe et le XVIIIe siècles, pourraient également devenir la proie des flammes. Selon la ministre bolivienne de la Culture et du Tourisme Wilma Alacona Mamani, ces sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1990 « n’ont pas encore été touchés » mais demeurent « en danger ».

Vendredi 6 août, 2 764 feux étaient recensés entre le nord-est de l’Amazonie et l’Argentine par Satrifo, un site d’information bolivien. Fernando Vargas, un des représentants du Territoire indigène et parc national Isiboro-Secure, a déclaré que les incendies de Bolivie représentaient « la plus grande catastrophe écologique du pays », et pointé du doigt l’incurie du gouvernement : « Il ne s’agit pas d’un désastre naturel, mais d’une faute humaine », a-t-il déclaré à The Guardian.

Le président de la Bolivie, Evo Morales, avait plusieurs fois rejeté l’aide internationale pour combattre les flammes. Dimanche 1er septembre, il a toutefois annoncé qu’il suspendrait sa campagne de réélection durant une semaine pour superviser la coopération avec les pays étrangers. Le 3 septembre, 6 militaires français experts en feu de forêt et logistique ont traversé l’Atlantique pour prêter main-forte aux autorités boliviennes. Un second détachement français de 46 personnes est prévu.
 

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