Liban - Musée

Beyrouth : la France au secours du Musée Sursock

Par Marion Pedram · lejournaldesarts.fr

Le 30 mars 2021 - 425 mots

BEYROUTH / LIBAN

500 000 euros ont été débloqués pour soutenir la restauration du musée très abîmé par l’explosion l’été dernier.

Le musée Sursock à Beyrouth, Liban. © Photo Bdx, 2017
Le musée Sursock à Beyrouth, Liban.
Photo Bdx, 2017

Le Musée Nicolas Ibrahim Sursock, musée d’art moderne de Beyrouth et modèle d’architecture libanaise, mêlant les styles vénitien et ottoman, a subi des dégâts considérables suite à la violente explosion du 4 août 2020, dans le quartier du port de Beyrouth. Les vitraux de la façade ont été pulvérisés, ascenseurs et portes soufflés et 53 œuvres nécessitent d’être restaurées. Le coût total des dégâts est évalué à trois millions de dollars.

La France a débloqué un demi-million d’euros pour participer à la restauration du musée, a annoncé l’ambassadrice de France au Liban, Anne Grillo. La somme sera consacrée à la reconstruction des vitraux, pour laquelle l’entreprise Saint-Gobain a fait don de deux tonnes et demie de verre, et du premier étage, incluant notamment le salon arabe décoré de riches boiseries de Damas.

D’autres organisations se sont émues du sort du Musée Sursock : la Fondation Aliph (Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones de conflit), l’Institut national du patrimoine et le Centre Pompidou ont chacun à leur manière contribué à la reconstruction du musée libanais, en consolidant son étanchéité, prêtant des équipements, restaurant des œuvres.

Le Musée Sursock, du nom de son fondateur, Nicolas Ibrahim Sursock, riche collectionneur d’art et mécène, est inauguré en 1961. Etabli dans un palais construit en 1912, il abrite une collection d’art moderne et contemporain. L’édifice, fait de vitraux colorés et d’une façade savamment ciselée est l’un des joyaux architecturaux de Beyrouth. De 2008 à 2015, le musée est entièrement réhabilité et agrandi de 7 000 mètres carrés d’espace souterrain par le duo d’architectes Jean-Michel Wilmotte et Jacques Abou Khaled.

Le 4 août 2020, deux violentes explosions dans le quartier du port de Beyrouth font des dizaines de morts et plusieurs milliers de blessés. 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium (une substance inflammable) stocké dans un hangar sur le port explosent, les dégâts sur les infrastructures environnantes sont considérables. C’est le coup de grâce pour un pays affaibli par une crise sociale et économique sans précédent.

Depuis 2018 en effet, le Liban subit une récession majeure : dévaluation dramatique de sa monnaie, hyperinflation, lourdes restrictions bancaires et chute libre du pouvoir d’achat. En avril 2020, 50 % de la population libanaise vivait sous le seuil de pauvreté, et 20 % sous celui de l’extrême pauvreté, d’après les données de la Banque Mondiale. La crise sanitaire provoquée par la pandémie du Covid-19 couplée à l’explosion de cet été ont plongé le pays dans le marasme. 
 

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