Festival - Photographie

Éditorial

Visa pour l’image… à Perpignan

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 1 octobre 2023 - 345 mots

PERPIGNAN

Photojournalisme. Visiter le festival Visa pour l’image à Perpignan est une très bonne façon de se remémorer l’actualité récente : la guerre en Ukraine, la révolte des femmes en Iran et leur asservissement en Afghanistan, les conséquences des désastres écologiques, la pauvreté dans le monde, la lutte contre les trafiquants de drogue… Mais à ce simple énoncé, on se rend compte que les maux de la planète sont anciens et vont sévir encore longtemps.

On peut parier que l’édition 2024 ressemblera fort à celle de 2023. « Le passé n’est jamais mort… », écrivait William Faulkner. Cette citation est judicieusement le titre d’une exposition de Mark Peterson sur la montée du radicalisme de droite aux États-Unis et sonne comme un avertissement : Trump pourrait bien être réélu en novembre 2024.

On serait curieux de savoir comment Louis Aliot, le maire Rassemblement national de Perpignan a apprécié l’exposition de Peterson. On n’en saura rien car les médias évitent soigneusement de citer et d’interroger le nouveau maire (comme d’ailleurs de citer le président de l’association Visa pour l’image, Renaud Donnedieu de Vabres). Louis Aliot a eu l’habileté ou la malignité – c’est selon – de continuer à soutenir le festival suscitant l’embarras des médias et des politiques. La traditionnelle soirée du festival a été annulée, officiellement pour des raisons économiques selon le quotidien régional L’Indépendant.

En revanche, la gratuité d’entrée a été maintenue et cela mérite d’être souligné quand le forfait à la journée des Rencontres d’Arles est de 30 euros (mais il y a de nombreuses réductions). Soulignons aussi que toutes les expositions sont visibles sur le site Internet de l’association. Tout aussi méritoire est le maintien des semaines réservées aux groupes, dont de nombreux scolaires entre le 18 et 29 septembre. Certains photographes sont d’ailleurs présents pour discuter avec ce public. L’an dernier plus de 20 000 élèves sont venus. C’est à notre connaissance la seule manifestation de cette ampleur qui dispense une éducation à l’image. À ce titre, et pour la visibilité qu’il donne aux photoreporters, ce festival mériterait plus d’enthousiasme, quelle que soit la municipalité.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°617 du 22 septembre 2023, avec le titre suivant : Visa pour l’image… à Perpignan

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